Ma mère c’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux) d’Emili Hufnagel, un spectacle poétique qui questionne la famille, la vieillesse et la solitude

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Création à la MC2: Maison de la Culture de Grenoble du 17 au 19 octobre 2023

Ecrit et mis en scène par Emili Hufnagel
En complicité avec Michel Laubu 

C’est l’histoire d’une femme ordinaire, vieille au visage marqué par les traces du passé, une mère, une fille.

On feuillette avec elle l’album des souvenirs, où se tressent les légendes, la mémoire des petits et grands événements de la vie, les broderies de l’imaginaire, les rêves, les peurs, les doutes, les secrets inavoués. Elle a peut-être perdu la tête. Elle traîne derrière elle comme des casseroles, toute cette mémoire beaucoup plus vieille qu’elle.

Comme toujours, le théâtre d’objets permet de jouer la distance avec le réel ; marionnettes, objets et personnages masqués, bribes de mots, composent une fable visuelle, musicale et poétique. La narration procède par collage, guidée par l’évolution physique d’une scénographie qui permet de jouer sur les frontières du dedans et du dehors, de l’intime et du rapport aux autres, au monde : une serre de verre, cocon protecteur ou prison qui s’ouvre peu à peu.

Une histoire poétique ancrée dans le monde qui nous entoure.

Ma mère c’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux) s’inscrit dans l’exploration « génialogique » de la famille en Turakie. Après les 7 sœurs de Turakie et Saga familia, Emili Hufnagel poursuit avec cette nouvelle création une écriture visuelle et poétique de la figure féminine.

 

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Un spectacle au carrefour de multiples inspirations

“Ma mère c’est pas un ange” est née du désir de poursuivre une écriture au féminin, de faire émerger des questions sur la famille, la vieillesse, et la solitude. Peu à peu, un personnage a pris corps, une femme au visage creusé de profonds sillons, qui accumule dans ses rides son histoire, sa mémoire, celle d’une jeune fille devenue mère, puis une vieille femme.

Elle est née de la lecture des lettres de Calamity Jane à sa fille (dont la véracité n’a jamais été prouvée), mais aussi des multiples histoires de figures de sorcières, de l’exploration intime des héroïnes ordinaires, des anecdotes triviales du quotidien, des bousculades intérieures pour être une femme dans un monde d’hommes, pour affronter ses peurs, ses angoisses.

C’est un personnage qui porte en elle les traces d’autres femmes inspirantes. Son histoire se brode sur une légende qu’elle s’invente. Vérité et mensonge mêlés, peur et courage, moments de grâce et lâchetés, désir de solitude et soif d’être au milieu des autres.

Autour d’elle le monde gravite : voisins, amis ou ennemis, nouvelles venues du dehors, catastrophes ou lettres d’amour, événements terrifiants ou réjouissances, passé et présent enchevêtrés…

Une scénographie créée comme une machine à jouer

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La scénographie est une métaphore du dedans-dehors qui traverse chacun d’entre nous. Une serre qui est à la fois un refuge, une maison, une intimité, mais c’est aussi un enfermement, une exposition au regard des autres par sa transparence, la fragilité d’un espace où il peut y avoir intrusion. Un espace pour explorer et montrer physiquement ce va-et-vient entre vie sociale et vie intime.

L’écriture visuelle et sonore prend corps dans l’apparition des objets usés et détournés, des marionnettes, auxquels la musique fait écho dans cette démarche constante des créations du Turak, qui puisent dans le patrimoine et la mémoire collective pour faire du neuf avec du vieux, une musique « Barock & roll ».

Inventer une fable où tout est vrai, où tout est faux, qui donnerait corps aux cauchemars pour les affronter avec le rire, qui permettrait aux rêves de se réaliser. Une histoire où les souvenirs sont un peu trafiqués, où la peur et la dérision font bon ménage. Rien n’est réaliste, mais tout est réel : les rats, ces figures qui inspirent du dégoût ou de la compassion, les lettres que cette femme écrit et reçoit, ses visages multiples qui superposent toutes les femmes qu’elle a été, ses démons intérieurs et ses aventures héroïques…

Le spectacle s’écrit comme une invitation à chaque spectateur, jeune ou moins jeune, à se raconter sa propre histoire, à puiser dans cet entrelacs d’images qui disent de façon universelle notre besoin de témoigner de notre vécu, de nous inscrire dans une filiation même chaotique, de rire de nos petits arrangements avec la réalité, de nous réconcilier avec nos démons, avec nos filles, avec nos mères.

À la façon d’une BD un peu absurde, les saynètes provoquent la surprise, la drôlerie, le questionnement grâce à l’impertinence de cette vieille femme un peu punk qui se fiche des conventions, qui, dans son corps abîmé, conserve l’âme insolente de la petite fille qu’elle fut.

Les prochaines dates à ne pas manquer

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  • du 17 au 19 octobre 2023 / MC2: Grenoble
  • du 6 au 8 décembre 2023 / Maison de la Culture de Bourges
  • 30 et 31 janvier 2024 / Scène Nationale Carré Colonnes
  • 12 et 13 mars 2024 / Le Cratère, SN d’Alès
  • 16 et 17 mars 2024 / Théâtre Molière Sète
  • 29 mars 2024 / Espace Paul Jargot, Crolles

Distribution

Spectacle Tout public, à partir de 8 ans

Durée : 1h environ

Avec Patrick Murys, Charly Frénéa, Simon Giroud, Audric Fumet

Musique Pierrick Bacher (composition), Frédéric Jouhannet (adaptation)

Création Lumière Pascal Noël

Régie son Hélène Kieffer

Construction masques, marionnettes et accessoires de Michel Laubu avec Charly Frénéa, Yves Perey, Audrey Vermont, Géraldine Bonneton

Costumes de Emili Hufnagel avec Audrey Vermont

Construction du décor par les ateliers de la Maison de la Culture de Bourges

Administratrice de production Cécile Lutz

Chargée de production Patricia Lecoq

Merci à Laetitia Dermaux, Denis Plassard, Hélène Cancel, Olivia Burton

Production Turak Théâtre

Coproduction : MC2: Maison de la Culture de Grenoble - Scène Nationale, Maison de la Culture de Bourges – Scène Nationale, Théâtre Molière Sète – Scène Nationale Archipel de Thau, Scène Nationale Carré Colonnes / Bordeaux Métropole, Château Rouge – Scène Conventionnée Annemasse, la commune de Crolles – Espace Paul Jargot – Scène ressource en lsère

Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre.

Résidences : Maison de la Culture de Bourges - Scène Nationale, MC2: Maison de la Culture de Grenoble - Scène Nationale, Théâtre Molière Sète - Scène Nationale Archipel de Thau, Théâtre National Populaire de Villeurbanne, la commune de Crolles – Espace Paul Jargot - Scène ressource en lsère, Saint Pierre de Chartreuse

Le Turak est en convention avec le Ministère de la Culture – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville de Lyon, et reçoit le soutien du Fonds Innovation territorial de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes.

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Portrait d’Emili Hufnagel

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Emili est titulaire d’une Licence de Lettres Modernes (1998), suivie d’une préparation au Capes de Lettres (1999). L’année suivante, elle se détourne de ses études littéraires et devient responsable RP au Théâtre de Châtillon.

En 2001, Emili découvre la Turakie. Elle entre alors dans la compagnie Turak et se retrouve rapidement, aux commandes partagées, à l’organisation et la structuration des projets du Turak. Dès lors, sa préoccupation pour un théâtre populaire et accessible, vient questionner la dramaturgie des spectacles et autres reconstitutions artistiques de la Turakie.

En 2002/03, elle travaille à l’organisation d’un extraordinaire projet de coopération et d’actions artistiques au Laos, et en tournée en Thaïlande, Corée, Cambodge, mêlant représentations, master class, performances avec des artistes locaux et actions dans des lieux non-prévus pour les spectacles, Hôpitaux, prisons pour enfants…

Depuis 2004, elle invente et écrit les projets artistiques, partage l’écriture, la mise en scène, l’interprétation des spectacles et l’administration de la compagnie en codirection avec Michel Laubu.

L’invitation de la compagnie dans le théâtre de rue en 2003/2004/2005 est l’occasion pour elle d’entrer en scène pour des performances « Ambarrassade de Turakie » et nombreuses autres vraies fausses conférences illustrées et improvisées, de chorégraphies de toiles de tentes ou autres falsifications de réels moments officiels.

Saison 2005/06, elle organise et participe à une série de résidences avec des artistes Syriens, musicien et peintre, à Damas, Homs, Lattaquié et Alep, en vue de la création du spectacle Depuis hier, quatre habitants, programmé au Festival d’Avignon – IN en 2006.

De 2005 à 2008, elle sera en parallèle conseillère artistique au Volcan SN du Havre.

En 2011, elle est sur scène et en tournée en duo avec Michel Laubu pour Les fenêtres éclairées. Ne quittant pas le poste de commandes et la complicité artistique sur l’écriture et la mise en scène, elle jouera ensuite dans Sur les traces du ITFO (Import’nawouak Turakian FolklorikOrke’stars) puis Une cArMen en Turakie.

Elle signe son premier solo en 2017 Chaussure(s) à son pied ! manifeste poétique pour 7 robes de mariées et 30 Kg de souliers, composé et tissé à partir des expressions et images du comportement amoureux détectables dans les contes de fées populaires (Cendrillon, Le petit chaperon rouge, Les souliers rouges, Blanche Neige et les sept nains…) et de cette question : faut-il rester dans l’attente du prince charmant ?

Parallèlement, elle met en scène le solo de Michel Laubu Parades nuptiales en Turakie.

Elle cosigne et joue en 2018 Incertain monsieur Tokbar et en 2021, 7 Sœurs de Turakie. Elle est également auteur et metteuse en scène du prochain spectacle Ma mère, c’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux).

TURAK, le théâtre autrement

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Le Turak naît en 1985, lancé par Michel Laubu qui imagine un théâtre visuel, nourri d’objets détournés, de mythologies anciennes ou imaginaires et de langages aux accents multiples et inventés.

Il s’agit donc d’un théâtre d’objets, à la croisée du théâtre de marionnettes, du théâtre gestuel et de l’exploration plastique.

L’approche artistique repose sur une renaissance de l’objet usé. Passé imaginaire né de « la fatigue de l’objet », mémoire et empreinte d’une civilisation et d’un pays inventés, la Turakie. C’est à partir de cette archéologie fictive que spectacles et expositions sont créés.

Un théâtre poétique, onirique et populaire que l’on trimballe volontiers partout. Une forme « tout-terrain » accessible à tous, une écriture en strates, des lectures sur plusieurs niveaux et « à tous les étages ».

Le souci d’accès à l’art guide nos créations et nos stratégies de diffusion.

Des spectacles joués partout en France et à l’étranger

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Le Turak, c’est jusqu’à trente personnes impliquées dans l’élaboration et la diffusion de créations et d’interventions artistiques éphémères dans des théâtres ou des espaces publics divers.

La Compagnie présente régulièrement son travail en France dans les théâtres nationaux, les centres dramatiques, les scènes nationales et les festivals. Le Turak est également présent à l’étranger lors de festivals (Porto, Turin, Riga, Helsinki …) ou de projets de coopération (Syrie, Russie, Indonésie, Islande…).

Le Turak est engagé sur plusieurs années dans un important projet d’expérimentation artistique de territoire. Ce projet est fondé sur une rencontre au plus près des habitants de tout le processus de création. Il donne lieu à des résidences longues dans des villages ou des quartiers.

Aujourd’hui, le Turak prépare la tournée des spectacles Ma mère, c’est pas un ange (mais j’ai pas trouvé mieux) et Saga familia – des lustres inconnus -, qui devrait tourner dans de nombreuses salles durant les deux prochaines saisons.

Les (grands) petits plus

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Une esthétique spécifique très identifiable

La compagnie a développé une esthétique propre très repérée (personnages, masques, objets détournés, scénographie…) qui constitue un marqueur d’identité de la Turakie, ce petit pays en géographie verticale inconnu de tous, qui existe dans l’imaginaire de chacun, se visualise grâce à un caillou attaché au bout d’un fil et posé au hasard sur la carte du monde. Ainsi ces cailloux déposés deviennent des rochers, des îles de Turakie.

Le projet artistique du Turak, outre cette esthétique, repose sur la construction et la présentation d’un ailleurs imaginaire, une fiction répondant à d’autres règles de logique.

Des spectacles accessibles à tous les publics

La force du Turak est de proposer des spectacles pour tous. De tout âge et de toute catégorie sociale. Les spectacles du Turak ne nécessitent aucun prérequis. Ils peuvent donc s’adresser à de « jeunes spectateurs » de tout âge, peu ou pas habitués à aller au spectacle comme à un public plus aguerri.

En savoir plus

Le spectacle : https://www.turak-theatre.com/les-spectacles/ma-mere-cest-pas-un-ange

Site web : https://www.turak-theatre.com/

Facebook : https://www.facebook.com/compagnieturaktheatre

Crédits photos : Raphaël Licandro / Turak Théâtre

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