Jazz : sortie de “24 Préludes”, 2ème album de piano solo de Fabien Robbe

24 Préludes” de Fabien Robbe est un album atypique, puisque sa parution coïncide avec une étape de sa vie qu’il voit comme symbolique, le passage à la quarantaine.

Ces préludes, qu’il a commencé à noter en 2017, parcourent le fil tendu entre contrainte et liberté.

Les préludes des pionniers de cette « forme sans forme » proposaient un défi, un challenge, la petite pierre d’achoppement destinée à stimuler la créativité. C’est le paradoxe du prélude : comme dans la vie de tous les jours, on se fixe un programme, mais sait-on exactement ce qui va se passer ? La vie de tous les jours est précisément le sujet de ce travail de longue haleine.

Fabien Robbe y met beaucoup des lieux qu’il visite, auxquels il retourne, et des familiers qu’il côtoie. C’est un disque proprement autobiographique.

Ce touche-à-tout génial nous transporte dans son univers personnel empli d’influences aussi diverses que variées : on passe avec brio de Bach à Debussy, de Monk à Tusques, de la musique bretonne à Moussorgski… Entre écriture et improvisation, jazz et classique, baroque et modernité, Fabien fait définitivement partie des musiciens qui comptent en Bretagne.

Didier SQUIBAN

Un album aux multiples influences

Tel Chopin, qui a beaucoup fait pour populariser le prélude, Fabien est une figure romantique arpentant sa région natale et sa Bretagne d’élection, un mot-clé naissant de ses impressions, une musique apparaissant du mot-clé ruminé. D’ailleurs, il ne renie pas Chopin, au contraire, il avoue que c’est lui qui l’a mis au piano. Et il écrit à la main. Sa musique naît sans le piano, avant le piano, elle précède la technique.

La musique, ce sont les lieux et les gens qui vous font l’honneur de vous accueillir. Le reste, ce ne sont que moyens techniques à mettre en œuvre, une question de contexte, ce qui explique la carrière diverse de Fabien Robbe, des orchestres dansants et traditionnels (Menestra, Tribuil) jusqu’au free jazz (ses disques avec Jérôme Gloaguen, et un recueil d’inédits de François Tusques), avec des incursions de plus en plus fréquentes dans l’électronique expérimentale. Différents habillages, même propos.

Ces expériences et ces figures se retrouvent donc dans les préludes. Mais réduites à une expression simple, esquisse plutôt que fresque. Le prélude est une forme qui proclame que point n’est besoin de plus.

De même que les poèmes qui accompagnent le disque, le piano-prélude avoue une référence, mais l’imaginaire doit remplir un blanc. Comme il l’entend. L’auditeur n’est pas invité à s’arrêter, à se fixer. L’ambiance d’abord : le prélude n’est-il pas un ancêtre de la musique ambient ? L’inspiration, surtout quand elle est dictée par d’autres musiciens, ne veut pas dire « faire comme ».

On entendra dans ces vingt-quatre préludes des clins d’œil. La citation vit dans le jazz, c’est comme ça. Mais pas de pastiche ; des emprunts techniques ou mélodiques, oui. Des marqueurs : un coup de gavotte, le prélude en sol majeur de Chopin, encore lui, qui traîne dans une main gauche. Des hérésies ludiques : un blues en mode majeur, une toccata de Bach mâtinée de Mal Waldron.

Bref, vingt-quatre façons de bien s’entendre avec le piano, avec qui il a eu une histoire… Parfois chaotique ; hommage est rendu aux « grands barbus », dixit, qui l’ont snobé à l’entrée du conservatoire… Parfois apaisée ; depuis gamin, il voulait composer, et ce disque marque la plénitude de « l’état de compositeur », après la conquête des « états d’urgence » collectifs d’un disque précédent…

Avec tout ça, il ne sait toujours pas jouer Chopin. De toute façon, ça le faisait ch*** de massacrer une énième fois les grands compositeurs. Autant se massacrer soi-même. Chacun ses standards ! (D’après Julien Palomo)

A propos de Fabien Robbe

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Originaire de Thimert-Gâtelles (28) et breton d’adoption, Fabien Robbe a toujours baigné dans la musique depuis son plus jeune âge.

Il se forme tôt à la trompette et au piano qu’il va délaisser pour une guitare électrique et des cheveux longs pour former avec trois potes YOLK. Arrivé au lycée, il découvre la musique bretonne. MENESTRA voit le jour un soir et fera danser durant presque 15 ans. Il côtoie dans ce même temps le TRIO PATRICK BOUFFARD le temps de quelques bals.

En 2006, il écrit sa première musique pour les EOSTIGED AR STANGALA, LA troupe de danse bretonne de Quimper (15 fois champion de Bretagne).

En 2015, il enregistre chez Improvising Beings, un disque piano solo Da bep Lec’h, point de départ de nouvelles expériences très « Tusquiennes » qui se poursuivra en 2016 par la formation du duo ROBBE/GLOAGUEN : Etats d’urgences (Improvising Beings), album salué par la critique.

En 2018, le duo ROBBE/GLOAGUEN signe son deuxième album, composé de deux grandes improvisations : Anima Animus (Mazeto Square).

En 2020, paraît Gardez votre sang froid (Mazeto Square) du ROBBE/GLOAGUEN QUARTET.

En février 2021, autre album expérimental du duo ROBBE/GLOAGUEN, autour des poèmes de Youenn Gwernig : The Egg Memory (Muteant Sounds)

Informations pratiques

  • 24 Préludes (Fabien Robbe)
  • Date de parution : 23 avril 2021
  • Label : Mazeto Square
  • Prix : 15 €

Mazeto Square : une maison d’édition et un label musical

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Créé en 2009, Mazeto Square est à la fois un label musical et une société de production et d’édition. Tout d’abord orienté vers le cinéma, avec la production de courts métrages expérimentaux, Mazeto Square s’est ouvert à l’édition de livres et à la production phonographique.

En 2012, le label a sorti son premier album, le conte musical Maman Mamelle. Puis, pendant plusieurs années, il a essentiellement publié des contes musicaux pour la jeunesse, avec sa collection « Mauvaises graines ».

Mazeto Square a ensuite élargi son catalogue à d’autres styles, du jazz aux musiques traditionnelles en passant par la chanson française. Le label a notamment sorti les albums d’artistes comme Mezcal Jazz Unit, Gilles Dalbis, Christian Zagaria, et Pierre Diaz.

Aujourd’hui, Mazeto Square continue à mettre en avant des œuvres nécessaires, qu’il s’agisse d’albums pour la jeunesse (contes musicaux), de disques d’artistes et de musiciens hors norme (jazz, musiques traditionnelles, chanson française) et de rééditions d’œuvres anciennes parfois oubliées.

La société de production et d’édition est membre depuis 2018 du réseau 1 % for the Planet ; elle s’engage donc à reverser chaque année 1 % de son chiffre d’affaires à des associations de protection de l’environnement pour limiter l’impact de son activité d’édition.

En 2017, Mazeto Square s’est ouvert au répertoire du jazz (free jazz, world jazz music) en prenant en distribution des artistes évoluant dans cet univers musical. Puis, naturellement, la maison d’édition a décidé d’assurer la production d’albums.

Ainsi en 2018, elle reprend la distribution de l’ensemble des albums de la formation de jazz Mezcal Jazz Unit, et produit deux autres disques : « Anima Animus » du duo Fabien Robbe et Jérôme Gloaguen et « Le Grand voyage de Goélin », conte musical de Patrick Fischmann.

En 2019, Mazeto Square a produit le premier album du François Perrin Utopic Quartet : « Les Routes de l’Intime » (Festival Jazz à Brides, D’Jazz Nevers Festival…), ainsi que « Selenites : One Kenichi Dream », nouvel album studio du guitariste Raymond Boni en duo avec le percussionniste Gilles Dalbis (avec le soutien de la SCPP et du FCM). En parallèle, en octobre, elle a publié le dernier conte musical jeunesse de Patrick Fischmann et Christian Zagaria, illustré par Christelle Le Guen : « Un signe des étoiles » (avec le soutien de la SACEM).

En 2020, Mazeto Square a produit le premier album studio du duo Bastien Boni (contrebasse) et Nicoló Terrasi (guitare) : « Les Partitions invisibles » (avec le soutien de la SCPP et du PIC-Ensemble Télémaque). Dès la fin du printemps, elle a également commercialisé un double album hommage à l’Intercommunal Free Dance Music Orchestra de François Tusques.

La société s’est aussi lancée dans l’édition vidéo en proposant la réédition en DVD de 3 films documentaires musicaux de la réalisatrice Christine Baudillon consacrés à 3 musiciens influents de l’improvisation libre : « Siegfried Kesseler – A Love Secret » ; « Raymond Boni – Les Mains bleues » ; « Daunik Lazro : Horizon Vertical ».

En 2021, Mazeto Square produit notamment le deuxième album de pianiste de Fabien Robbe “24 Préludes”.

Pour en savoir plus

Découvrir l’album : https://www.mazeto-square.com/product-page/24-pr%C3%A9ludes-cd

Site web : https://www.mazeto-square.com/

Facebook : https://www.facebook.com/MazetoSquare/

Instagram : https://www.instagram.com/mazetosquare/

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