Un linge, un silence, une tache de sang. Et soudain, le corps change. Certaines jeunes filles dansent, d’autres se cachent.
Un documentaire sur les premières règles et la transmission mère-fille. Profond et touchant, il sortira en salles le 7 janvier.
Ce film, qui aborde le sujet de manière intime et personnelle, propose de déconstruire les stéréotypes et montre les diverses façons dont les femmes, à travers le monde, vivent leur féminité. “Le véritable enjeu politique et social réside dans l’acceptation des menstruations comme une partie normale du cycle féminin. Il s’agit de rendre visible la pluralité des expériences féminines et de questionner la manière dont les sociétés, qu’elles soient traditionnelles ou modernes, façonnent le rapport des femmes à leur corps”.
Avec Premières Lunes, Mélanie Mélot signe un film à la fois intime et politique, tourné sur cinq continents du féminin : Rwanda, Sénégal, Québec, La Réunion et France.
Entre rites ancestraux et modernité, paroles retrouvées et tabous persistants, le film fait émerger ce que les femmes n’ont jamais cessé de ressentir sans pouvoir le dire : le sang comme mémoire, la cyclicité comme force.

Ce sang dont on ne parle pas : tabous, mémoire et héritage
Les premières règles : un événement intime, souvent entouré de silence, qui révèle pourtant beaucoup de la manière dont chaque société pense la féminité.
Certaines jeunes filles y voient un signe de maturité, d’autres une menace, un fardeau ou une injonction. D’un continent à l’autre, les réactions varient, mais la question reste la même : que faisons-nous de ce sang qui marque l’entrée dans la vie de femme ?
Mélanie Mélot aborde ce moment sans discours ni jugement. Elle filme la pudeur, la peur, la curiosité, la tendresse, la gêne.
À travers ces émotions contradictoires, Premières Lunes raconte la naissance d’une conscience : celle d’un corps qui se transforme et d’une parole qui cherche sa place.
Le film observe comment ce passage intime façonne les liens entre mères et filles, comment il réveille des mémoires familiales et des tabous hérités.
En tissant ensemble les rituels, les silences et les gestes, il révèle combien le féminin se construit à la croisée de la biologie, de la culture et de l’amour transmis.
Voir la bande-annonce officielle : https://www.youtube.com/watch?v=tTzVygjSr8o
Quatre filles, quatre continents : le monde à hauteur de lune
À travers quatre portraits, le film traverse les frontières pour raconter la même expérience sous des visages multiples.
À Nantes, Ombelline célèbre ses règles au bord de la Loire, entourée de sa mère et d’une doula. Ensemble, elles inventent un rituel moderne, intime et symbolique. Cette cérémonie devient un geste de réconciliation : entre générations, entre corps et parole.
Au Rwanda, Shakira, adolescente d’un village rural, vit sa première menstruation dans la peur. Les mots manquent, les regards s’évitent, mais sa mère convoque un rituel ancestral : un geste, une chanson, une transmission silencieuse qui rend à l’enfant la légèreté du rire.
À La Réunion, Pryanka, jeune fille d’origine tamoule, vit ce passage entourée de trois générations. Les débats s’ouvrent : faut-il respecter le rite hindou, inventer un nouveau geste, ou simplement écouter ? Trois voix, trois visions du féminin, se croisent dans un même désir d’émancipation.
Et au Québec, Khamala, fille d’une militante autochtone, participe à une “danse de la lune”. Entre traditions spirituelles et modernité, elle redécouvre la fierté d’un héritage trop souvent étouffé.
Ces quatre récits se répondent comme les phases d’un cycle. Chaque lune éclaire un rapport au corps, à la mère, à la société. Et dans ce tissage de voix, le film compose un grand récit du féminin : pluriel, intime, universel.
Ce que transmet une mère : entre amour et maladresse
“J’aurais aimé un espace secret, avec d’autres femmes, des mères, des doulas, des sages-femmes, des grands-mères, même des jeunes filles, où j’aurais pu poser toutes les questions que je souhaitais.”
Cette phrase de Mélanie Mélot résonne comme le cœur battant du film.
Premières Lunes naît d’un besoin : celui d’un lieu de parole, d’un espace de confiance où les femmes puissent échanger sans tabous. Dans chaque culture filmée, la relation mère-fille occupe une place centrale. Mélanie Mélot capte la tendresse, la maladresse, la pudeur et l’amour qui se mêlent dans ces transmissions.
Les mères, souvent héritières de silences, cherchent à dire autrement. Les filles, entre curiosité et crainte, accueillent cette parole nouvelle.
Le film montre que cette étape, loin d’être seulement biologique, devient une clé de compréhension de la féminité elle-même : une porte d’entrée vers l’autonomie, l’écoute de soi, la souveraineté intérieure.
Le cycle, matrice du vivant : une sagesse à retrouver
Le film s’articule autour d’un rythme circulaire, reflet de la vie féminine.
Dans un monde qui glorifie la performance et la linéarité, Premières Lunes réhabilite la cyclicité : celle du corps, des saisons, du vivant.
En filmant ces jeunes filles, Mélot montre que la féminité ne se résume pas à un événement biologique, mais à une manière d’être au monde.
Le sang, ici, devient symbole de continuité. Il relie les générations, les continents, les temporalités.
Et à travers lui, le film nous invite à repenser la manière dont nous abordons la vie : non plus comme une ligne droite, mais comme une spirale d’apprentissages et de transmissions.
Une œuvre libre et indépendance
Premières Lunes est une aventure libre. Refusant les contraintes de certains financements institutionnels, Mélot a choisi l’autoproduction et l’autodistribution pour préserver l’intégrité de son propos. Une première campagne de financement participatif a permis le tournage ; une seconde, aujourd’hui close, a soutenu la postproduction.
Cette liberté confère au film une authenticité rare. Chaque plan respire la sincérité, chaque parole résonne sans filtre. Le documentaire s’est ainsi construit comme un cercle, à l’image de son sujet : par la solidarité, la confiance et la foi dans la parole partagée.
Aujourd’hui, les projections se multiplient à travers la France. Chaque séance devient un espace d’échange : mères et filles y partagent leurs histoires, leurs émotions, leurs tabous. Le film continue sa vie dans ces discussions, ces silences, ces regards bouleversés.
Filmer pour relier : la démarche de Mélanie Mélot
Photographe pendant plusieurs années, Mélanie Mélot a parcouru le monde à la rencontre de femmes, d’artistes et de communautés.
Mais la fixité de l’image ne suffisait plus à rendre la complexité du réel. “Il me manquait la voix, le souffle, la vibration des récits”, dit-elle.
C’est ainsi qu’elle s’oriente vers le documentaire, et complète sa formation par des études d’anthropologie et d’écriture de scénario.
Ses films naissent d’une observation fine du vivant, au croisement du poétique et de l’ethnographique.
Mère de trois enfants, elle filme avec la lenteur de l’écoute, avec la tendresse de celles qui savent.
Sa caméra devient un instrument de reliance : entre femmes, entre générations, entre cultures.
Chez la réalisatrice, la parole intime n’est jamais militante : elle est profondément humaine.
Sa démarche est celle d’une créatrice qui préfère la douceur à la démonstration, la nuance à l’affrontement.
Premières Lunes incarne cette posture : un film “sans tabous et sans frontières”, où la poésie sert la vérité.
Synopsis
Alors que certaines jeunes filles marquent le passage de leurs premières règles par des célébrations, d’autres le taisent ou le redoutent. Moment charnière, ce film explore comment ce vécu redéfinit leur lien avec leur mère, entre traditions, quête d’émancipation et libération des non-dits. Une plongée sensible dans une diversité culturelle et émotionnelle.
Fiche Technique
- Titre : Premières Lunes ;
- Réalisatrice : Mélanie Mélot ;
- Durée : 90 minutes ;
- Tournage : Rwanda, Sénégal, Québec, La Réunion, France ;
- Production : autoproduit et autodistribué ;
L’équipe de production
- Mélanie – Réalisatrice ;
- Jahnava – Distributrice indépendante ;
- Vanessa – Responsable communication ;
- Samuel – Technicien monteur ;
- Corentin Calarnou – Sound designer ;
- Caroline – Web master.
En savoir plus
Site : https://www.premiereslunes.fr
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