Apnée juvénile est un récit littéraire rare : intime sans être impudique, analytique sans jamais renoncer à l’émotion, profondément ancré dans la mémoire sensible de l’adolescence. Héritier d’une lignée intellectuelle prestigieuse mais animé par une démarche résolument personnelle, Rodolphe Oppenheimer signe un texte longuement façonné – dix années de maturation, de reprises silencieuses, d’exigence littéraire.
Ce texte se distingue par la rencontre de deux voix qui dialoguent sans se confondre : celle de l’écrivain, qui cherche à saisir les vertiges et les éblouissements de la jeunesse, et celle du psychothérapeute, attentive aux fractures invisibles qui accompagnent le passage à l’âge adulte. Cette double perspective confère au récit une profondeur singulière, où lucidité et tendresse se rejoignent.
Dans cette écriture à la fois sobre et poétique, la fragilité devient un espace d’exploration plutôt qu’une faille. La sincérité qui traverse chaque page invite le lecteur à retrouver ses propres éveils, ses maladresses, ses élans et à reconnaître dans la voix de l’auteur un écho familier de sa propre mémoire.

La jeunesse comme territoire sensible et incandescent
Après avoir publié plusieurs ouvrages chez des éditeurs prestigieux – Ramsay, Eyrolles, Odile Jacob, Marie B –, il choisit aujourd’hui l’indépendance pour livrer un texte longuement mûri, travaillé en silence pendant dix ans : Apnée juvénile, paru aux éditions Le Lys Bleu. Ce livre n’est pas un roman comme les autres. C’est une traversée de mémoire, une plongée dans la jeunesse, ce territoire fragile où l’on apprend à aimer, à perdre, à rêver et à tomber.
À travers ce récit, Rodolphe Oppenheimer écrit l’intime avec une sincérité désarmante. Sa plume est tendre, lucide, parfois blessée, toujours habitée par une quête : comment grandir sans se perdre ? Comment aimer sans se noyer ? Comment avancer malgré les failles du temps ? Apnée juvénile se tient quelque part entre le bouleversement incandescent du premier amour et l’enchantement évanoui du Grand Meaulnes. Comme le chef-d’œuvre d’Alain-Fournier, il porte en lui la vibration de l’adolescence, la soif d’absolu, l’éblouissement des commencements et la nostalgie des paradis à jamais perdus.
Mais il s’en distingue par sa voix contemporaine, personnelle, tendue vers une vérité émotionnelle dépouillée de tout artifice. La mémoire n’y ressasse pas : elle révèle. Elle éclaire les blessures originelles, donne sens aux maladresses, ravive les élans qui ont façonné un être. L’auteur relie ainsi l’urgence de la jeunesse, le souffle court des émotions premières, aux questionnements du thérapeute qui sait désormais interpréter les non-dits, les silences, les gestes infimes qui construisent une vie.
À la manière d’un miroir, le récit invite chaque lecteur à retrouver sa propre adolescence, ses vertiges, sa pudeur, ses premières brûlures, sa quête d’identité. Entre introspection, poésie et humour discret, Apnée juvénile devient une œuvre universelle sur ce qui nous fonde et nous poursuit.
Une œuvre nourrie d’un parcours singulier
La puissance du texte tient aussi à la pluralité des influences de son auteur. Psychanalyste et psychothérapeute, enseignant en thérapies comportementales et cognitives à l’EFPP, Rodolphe Oppenheimer est également rédacteur en chef de La Nef, la revue fondée par Lucie Faure. Sa pensée mêle psychologie, philosophie, sociologie et une sensibilité puisée autant dans la littérature que dans la musique qu’il compose.
Son indépendance éditoriale est un choix revendiqué : publier Apnée juvénile au Lys Bleu, loin de toute pression ou “copinage” institutionnel, lui permet de préserver une liberté totale de ton. Il écrit avec le regard du thérapeute, mais avec la sensibilité d’un observateur du monde, attentif à ses fractures comme à ses beautés.
À propos de l’auteur
Rodolphe Oppenheimer, petit-fils du Président Edgar Faure – homme d’État, écrivain et académicien – porte un nom qui résonne dans l’histoire française. Mais il choisit de tracer son propre chemin, loin de l’ombre tutélaire de cette figure illustre. Son parcours d’écrivain est singulier, son œuvre, profondément personnelle.
À la croisée de la psychanalyse, de la littérature et de la musique, il explore les territoires de l’intime, les blessures silencieuses, les élans fondateurs, et cette zone fragile où se mêlent mémoire et identité. Apnée juvénile s’inscrit dans cette démarche humaniste : écrire pour comprendre, transmettre, réparer parfois. Une œuvre sensible, lucide et vibrante, qui confirme la place unique de Rodolphe Oppenheimer dans le paysage littéraire contemporain.
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Site web : https://oppenheimer.fr/
