Exposition au Chiostro di Sant’t Agostino, Sala delle Grasce
Pietrasanta, /Versilia/Toscane, Italie
Du 15 juin au 13 juillet 2025
Commissaires : Nicolas et Joëlle Rostkowski
Catalogue en italien, français et polonais
Conception graphique du catalogue : Edith-Laure Rostkowski
Textes : Lara Conte, Malgorzata Grabczewska,
Anna Lappo-Malosse,
Ewa Ziembinska,
Gualtieri di San Lazzaro
Partenariats : Henraux SpA, Artinfo.pl
C’est en Versilia et à Pietrasanta, non loin des carrières de marbre de Carrare, que Maria Papa Rostkowska (1923-2008) découvrit le marbre, qui deviendra son matériau de prédilection. Cette exposition marque le 50-e anniversaire de son installation dans cette ville.
Artiste déjà confirmée en Pologne communiste, enseignante à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie, elle quitta son pays natal en 1957 pour s’installer tout d’abord à Paris où elle épousa en secondes noces le critique d’art italien Gualtieri Papa di San Lazzaro. Par la suite, après des séjours artistiques à Albisola, où elle travailla dans l’atelier du célèbre céramiste Tullio Mazzotti, elle choisit de s’installer définitivement dans le voisinage des carrières de Michel Ange. Sa palette artistique s’étend de la peinture, y compris la peinture, jusqu’à la terre cuite, le bronze et finalement le marbre qui l’a rendue célèbre. C’est chez Henraux à Querceta di Seravezza, encouragée par Lucio Fontana, Gigi Guadagnucci et Hans Arp, qu’elle s’initia à cette noble matière. Admirée par Marino Marini, elle fut l’une des rarissimes femmes sculptrices qui travailla le marbre en taille directe. Les artigiani ne cachaient pas leur admiration pour celle qu’ils appelaient affectueusement Maria la Polacca.
Dans le catalogue de l’exposition de Maria Papa Rostkowska à la Galleria del Naviglio de Carlo Cardazzo à Milan en 1972, San Lazzaro écrivit :
Dalle sue mani sono nate queste « teste » e questi « fiori » in cui si concretano le due grandi forze creative : la concentrazione e l’esplosione, la concentrazione dello spazio nella materia e l’esplosione della materia nello spazio.
L’exposition organisée par la Comune di Pietrasanta a justement pour objectif de montrer que Maria Papa Rostkowska fut une sculptrice « totale » : elle pouvait créer des pièces monumentales : deux exemples sont présentés provenant des collections de Henraux. Elle pouvait traiter des thèmes mythologiques ou historiques comme son « Guerrier », inspiré par les armures des hussards polonais du 17e siècle, ou réaliser des sculptures figuratives comme sa « Donna incinta » ou encore le « Ritratto di Edilou », portrait de sa petite fille. Elle utilisait une palette de marbres très diversifiée pour accompagner les thématiques de ses sculptures, par exemple le marbre rose du Portugal pour accentuer la douceur du visage de la jeune fille.
Cette exposition est la seconde organisée par la Comune di Pietrasanta pour Maria Papa Rostkowska. La première eut lieu juste après son décès en 2009, sous le titre « Omaggio a Maria Papa ». C’est aussi la troisième exposition muséale de l’artiste en Italie. La seconde eut lieu en 2017 au Musée de Cascina Roma à San Donato Milanese. Les sculptures de Maria Papa Rostkowska firent aussi partie d’expositions collectives organisées par la Comune de Pietrasanta à l’Institut Culturel italien de New York et au Musée d’Art Moderne de Montgomery, Alabama.
Maria Papa Rostkowska fut célébrée à trois reprises dans son pays natal, la Pologne : au Musée National à Varsovie en 2014 et, en 2023, pour commémorer le centième anniversaire de sa naissance, au Musée d’Art Contemporain à Oronsko, ainsi qu’au Palais Royal de Lazienki à Varsovie.
En France, où cette polonaise de naissance, italienne de nationalité est considérée comme une « française de cœur » et une artiste de la Nouvelle Ecole de Paris, elle exposa au Musée Chopin/Bibliothèque Polonaise à Paris, au Musée de l’Hospice Saint Roch à Issoudun, au Musée d’Art et d’Histoire de Meudon et, tout récemment, au prestigieux musée de la Fondation Coubertin à côté de Paris.
La Comune de Pietrasanta possède deux sculptures monumentales de l’artiste : « La Gaia » dans son Parc International de Sculptures et les « Pétales d’amour » à la Fondazione Centro Arti Visive. Une quarantaine de ses œuvres se trouvent dans des musées et des monuments publics prestigieux, tout particulièrement au Parlement Français (Palais Bourbon) où sa « Promesse de Bonheur », sculpture en marbre blanc de Carrare de 3 mètres de haut fut lors de son installation la seule œuvre d’une artiste non-française.
Parmi les autres lieux historiques où se trouvent ses sculptures figurent la Présidence de la République polonaise, le Palais Royal de Lazienki à Varsovie, le Château Royal de Wawel à Cracovie, l’Hôtel de Ville de Sopot sur la côte baltique, les Musées Nationaux de Varsovie et de Lublin, le parc de sculptures du Centre de la sculpture polonaise à Oronsko, le Musée des Beaux-Arts de Dijon, le Musée de Grenoble, ceux de Meudon, de Nantes, de Menton, de Mont-de-Marsan, la cour d’honneur de la Bibliothèque Polonaise à Paris, le Parc de Sculptures de la Fondation Coubertin, le Musée de la sculpture en plein air de Paris, plusieurs bâtiments publics à Paris et le Consulat de France à Houston, Texas…
L’image de Maria Papa Rostkowska est intimement liée à Pietrasanta, cette cité qu’elle aimait tant et où elle vécut plus de 30 ans. Elle y mourut presque « le burin à la main » car, à la fin de sa vie, en dépit d’une santé déclinante, elle continua de sculpter.