“À pied du Léman à la Méditerranée” de Matthieu Gétaz et Antoine de Baecque : un récit photographique immersif d’une marche à travers les Alpes

Un voyage de 530 km de Saint-Gingolph à Menton

En 2021, avec un sac à dos minimaliste et une tente pour une autonomie totale, Matthiez Gétaz entame un périple entre nature sauvage et chemins peu fréquentés.

Alternant entre récits personnels et commentaires inspirés des textes d’Antoine de Baecque et de Corina Bille, l’auteur dévoile les secrets des crêtes spectaculaires du GR5C, les charmes discrets du Mercantour, et les panoramas époustouflants jusqu’à l’arrivée à Menton.

À travers une marche en deux étapes richement illustrée par plus d’une centaine de photos, Matthieu Gétaz partage une expérience immersive à travers les Alpes, du Léman jusqu’à la Méditerranée.

“À pied du Léman à la Méditerranée” vient de paraître aux éditions Slatkine.

Une incroyable randonnée pour voir la montagne autrement

Du lac Léman à la Méditerranée, de Saint-Gingolph à Menton, le marcheur endurant peut suivre sur plus de 650 kilomètres un sentier de grande randonnée nommé GR5.

Ce chemin nord-sud, également appelé depuis les années 1 970 « Grande Traversée des Alpes », s’est imposé auprès de milliers de marcheurs chaque année comme la voie classique par excellence de la randonnée alpine. On y affronte, en un mois de marche, quelques 30 000 mètres de dénivelés positifs répartis en une trentaine de grands cols, soit quatre fois la hauteur
de l’Everest.

Cependant, à l’exception de quelques passages délicats en début d’été quand des névés encombrent encore le sentier, ce chemin ne présente pas de difficulté majeure, bien balisé de marques peintes en rouge et blanc, pourvu de petits hôtels, de gîtes et de refuges permettant des étapes relativement confortables.

Le GR5 est la colonne vertébrale des sentiers des Alpes.

Les itinéraires suivis

Saint-Gingolph – Val Claret GR5 ;
Val Claret – Ref. de l’Orgère GR55 ;
Ref. de l’Orgère – Névache GR5 ;
Névache – Briançon GR5C ;
Briançon – Saint-Dalmas de Valdeblore GR5 ;
Saint-Dalmas de Valdeblore – Sospel ;
GR52A Sospel – Menton GR52.

Capture

Notes d’intention

Matthieu Gétaz

« C’est suite à la lecture d’un livre de Corina Bille : À pieds du Rhône à la Maggia édité en 1956, que j’avais entrepris il y a plus de vingt-cinq ans cette marche de cinq jours environ, avec mon appareil de photo. J’ai réalisé ensuite la mise en page d’un ouvrage à partir des textes de Corina Bille, illustré avec mes photos en noir et blanc. Le dernier chapitre faisait office de topo de marche avec tous les renseignements nécessaires pour se lancer dans la traversée. Il a été édité en 1999 aux éditions La Joie de Lire.

Puis il y a un peu plus de trois ans, après avoir lu La traversée des Alpes, écrit par Antoine de Baecque, j’ai décidé d’entreprendre ce périple, du Léman à la Méditerranée. Cette fois-ci, j’ai fait le choix de la photo en couleur, plus orienté sur la restitution des paysages traversés, commentés et contextualisés avec des textes écris par Antoine de Baecque, qui donnent un aperçu, narratif et historique pour celles et ceux intéressé(e)s par ce long cheminement. Après m’être rendu à Saint-Gingolph en bateau, j’ai attaqué cette randonnée en 2021 muni d’un sac à dos “le plus léger possible” avec une tente de camping, pour plus d’autonomie et pour être plus près de la nature. J’ai fait cette traversée en deux temps, la première m’a mené jusqu’à Aime-la-Plagne dans la vallée de l’Isère en huit jours.

La deuxième partie a été réalisée l’année suivante de Landry jusqu’à Menton en quinze jours. J’ai fait plus ou moins les mêmes étapes qu’Antoine de Baecque, à quelques nuances près. Entre Névache et Briançon, j’ai pris le GR5C qui chemine dans la deuxième section sur une ligne de crêtes spectaculaire avec une vue magnifique sur le massif des Ecrins, qui se termine par une longue descente de plus de mille quatre cents mètres jusqu’à Briançon. Puis, ensuite, à partir de Saint-Dalmas dans le parc national du Mercantour, j’ai rejoint la vallée de la Vésubie par le col Saint-Martin sur le GR52A. C’était la ligne la plus directe et la moins fréquentée par les marcheurs pour rejoindre Sospel par le col de Turini, avant le franchissement des deux derniers cols qui mènent à la mer. »

Antoine de Baecque

« En suivant le “récit photographique” de Matthieu Gétaz le long de sa marche à travers les Alpes, mes propres souvenirs ont affleuré, telles des images revenues avec une netteté à laquelle je ne m’attendais pas. C’est à une restitution de ces images-souvenirs que j’ai voulu procéder ici, mettant en forme narrative cette expérience de marche qui, parallèle à celle des photographies, m’a reconduit mentalement le long de la traversée des Alpes qui est une ligne tendue, en multiples détours obliques et pentus, d’une eau à une autre, du Léman à la Méditerranée. »

Portraits des auteurs

Matthieu Gétaz

Matthieu Gétaz est graphiste, diplômé des Beaux-Arts de Lausanne et de l’École des Arts Décoratifs de Genève. Il a publié plusieurs ouvrages sur les thèmes du voyage, de la montagne et de la marche, comme “À pied, du Rhône à la Maggia”, de Corina Bille, dont il a réalisé les photos et le graphisme (Éd. La Joie de Lire).

Antoine de Baecque

Historien, professeur d’histoire du cinéma à l’École Normale Supérieure (Ulm), spécialiste de la culture des Lumières et de la Révolution française, Antoine de Baecque est également critique et historien du cinéma. Spécialiste de la Nouvelle Vague, il a écrit trois biographies, de François Truffaut (Gallimard, 1996, avec Serge Toubiana, Prix des lectrices de Elle, Prix France Télévision), de Jean-Luc Godard (Grasset, 2010 et 2023) et d’Eric Rohmer (Stock, 2014, avec Noël Herpe, Prix de la critique de cinéma).