C’est un catalogue qui ne ressemble à aucun autre.
Ni luxe tapageur, ni design conceptuel : les pièces qu’il rassemble naissent dans un hameau perché du Cantal, façonnées à la main, en grès brut, par une céramiste qui a troqué l’ambiance de la restauration parisienne pour l’argile des montagnes. Le catalogue 2025 de l’Atelier Boussac n’est pas un simple recueil d’objets : c’est une cartographie sensorielle, un manifeste discret de la slow déco.
Bougies parfumées inspirées du territoire, vaisselle utilitaire aux lignes sobres, photophores taillés pour diffuser une lumière douce… chaque pièce incarne une même philosophie : produire peu, mais avec sens, et inscrire l’objet dans une logique de durée, d’usage et de paysage. Derrière cette collection, Amélie Vidalenc, restauratrice à Paris devenue céramiste à Boussac, réconcilie fonction et émotion.
À l’heure du mobilier jetable, son travail interroge : que reste-t-il de l’objet quand il n’est plus là seulement pour “faire joli” ?
Une trajectoire entre usage, nature et transmission
Avant d’être céramiste, Amélie Vidalenc a géré pendant quinze ans un restaurant à Paris, qu’elle continue d’administrer. En 2020, elle découvre la céramique lors d’un stage d’initiation au tournage. C’est un déclic. Elle s’inscrit immédiatement à un CAP, qu’elle entame en 2021, et conçoit en parallèle une extension de sa maison à Boussac pour y construire un atelier. Deux ans plus tard, l’Atelier Boussac voit le jour, adossé à la vallée de Brezons, entre le Plomb du Cantal et l’Aubrac.
Cette double vie entre capitale et montagne structure son approche : la céramique n’est pas un simple objet de contemplation, mais un outil d’usage et d’accueil, pensé pour la table, le geste quotidien ou l’ambiance d’un lieu. Cette vision, héritée de l’univers de la restauration, l’amène à développer une offre spécifique à destination des professionnels : séries personnalisées, réassorts, délais maîtrisés. Elle vient par exemple de produire 300 pièces en trois semaines.
L’objet comme point d’ancrage
Le cœur du travail d’Amélie Vidalenc repose sur la terre brute, qu’elle transforme avec un minimum d’émaux pour réduire l’impact écologique de sa production. Le résultat : des textures naturelles, des lignes sobres, une palette volontairement restreinte à deux coloris, en cohérence avec une esthétique à contre-courant du jetable.
Je travaille la terre brute, avec un minimum d’émaux, dans le souci de limiter l’impact de ma production sur la nature environnante.
Son catalogue illustre parfaitement cette cohérence. Chaque pièce est conçue pour accompagner des usages concrets, sans sacrifier à l’élégance :
- Les mugs (9 cm) et mini mugs (7 cm), émaillés à l’intérieur, pensés pour les boissons chaudes ;
- La tasse “Oreille” (7,5 cm), au design simple, parfait pour le quotidien ;
- Le pot à fleur de sel, aux dimensions identiques, qui reprend les codes des cuisines conviviales ;
- Le centre de table en grès blanc ou Salers, discret, stable, adapté aux intérieurs sobres ;
- Les assiettes en grès mêlés, aux formats variables (14/15 cm), qui conjuguent rusticité contrôlée et raffinement visuel ;
- Les photophores, en grès blanc ou Salers, proposés en trois tailles, qui diffusent une lumière douce et organique.
Chaque modèle existe en petites séries, personnalisables à la demande pour les professionnels de la décoration, de l’hôtellerie ou de la restauration.
Une bougie comme mémoire d’un paysage
C’est pourtant une autre pièce qui cristallise le mieux la philosophie de l’Atelier Boussac : la bougie parfumée 100 % maison. Elle en est devenue l’objet phare. Le contenant est tourné en grès, le contenu est coulé à la main, à base de cire de colza, sans paraffine. Les parfums viennent de Grasse. Chaque senteur traduit une évocation géographique et sensorielle du territoire cantalien :
- Myrtilles du Plomb du Cantal ;
- Genêts de la vallée de Brezons ;
- Un cerisier sur la Truyère ;
- Après la pluie sur la Planèze ;
- Verveine du jardin de Lher.
Par leur nom et leur construction olfactive, ces bougies deviennent un prolongement sensible du paysage. Une manière d’habiter un lieu, d’ancrer l’objet dans un territoire sans tomber dans le régionalisme.
Une diffusion raisonnée, une visibilité en construction
Les créations de l’Atelier Boussac sont disponibles :
- A l’atelier, sur rendez-vous ;
- Lors de vernissages et ventes éphémères ;
- Via commande par formulaire sur le site internet atelierboussac.fr.
La communication se fait principalement sur Instagram, où la marque rassemble une communauté engagée autour de ses valeurs. Avec environ 680 abonnés aujourd’hui, l’enjeu pour Amélie Vidalenc est désormais de gagner en visibilité, au-delà du cercle des fidèles.
Une réponse artisanale aux attentes de la slow déco
L’Atelier Boussac s’inscrit dans une tendance de fond, celle de la slow déco. Ce courant, à la croisée du design éthique, de l’artisanat d’art et de la conscience environnementale, redonne de la valeur à l’objet, non pas pour sa rareté, mais pour ce qu’il permet : ralentir, durer, faire sens.
Dans un contexte de relocalisation des savoir-faire, de remise en question des productions industrielles, et de revalorisation de la matière, les pièces d’Amélie Vidalenc trouvent toute leur place. Par leur sobriété, leur durabilité, leur ancrage local, elles répondent aux attentes d’un public de plus en plus sensible à la cohérence entre esthétique et engagement.
En savoir plus
Site web : https://www.atelierboussac.fr
Instagram : https://www.instagram.com/atelier_boussac/









