Réforme Brevet 2025 : “choc des savoirs” ou “coup de com’ ” ? L’analyse de Marie Masson, normalienne et agrégée, fondatrice du Cours Masson

Le niveau des élèves français est en chute libre, notamment en mathématiques et en lecture : voilà en substance ce qui a été retenu suite à la publication du rapport Pisa 2022 en décembre dernier.

L’OCDE précise notamment que, dans notre pays, “la performance des élèves a baissé de 19 points en compréhension de l’écrit, contre 10 points pour la moyenne OCDE” par rapport à 2019 (source).

Pourtant, l’année dernière, 89,1% des élèves ont obtenu leur Brevet, soit un taux de réussite en hausse de +1,4 point par rapport à 2022 (source).

Pour en finir avec cette situation paradoxale et “donner une véritable exigence” à ce diplôme, Gabriel Attal a décidé de changer radicalement les modalités de cet examen.

Et il veut agir vite : les changements annoncés entreront en vigueur dès la Rentrée 2024, faisant chuter significativement le taux de réussite en 2025 (source). Les collégiens (et leurs parents !) doivent désormais se préparer à un Brevet plus difficile à obtenir mais indispensable pour la suite de leur scolarité.

Marie Masson, normalienne et agrégée, fondatrice du Cours Masson, fait le point sur les changements à venir et sur leurs impacts, positifs ou négatifs, pour les élèves et l’Éducation Nationale. 

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Moins de poids pour le contrôle continu

Ce qui change

  • Avant : Le contrôle continu et les épreuves finales comptent, de manière identique, pour 400 points. Pour obtenir le brevet (800 points), il faut avoir une moyenne de 400 points.
  • Après : À partir de 2025, les épreuves finales représenteront 480 points, le contrôle continu seulement 320 points.

L’objectif de cette modification est de revaloriser les épreuves finales dans l’évaluation des acquis des élèves.

L’avis de Marie Masson

L’approche très court-termiste de nos collégiens, qui se prolonge jusqu’au lycée, est préoccupante. Un chapitre évalué est aussitôt oublié. En accordant plus d’importance aux évaluations finales, nous incitons nos jeunes à adopter une perspective à long terme.

Les conséquences des habitudes de travail actuelles sont particulièrement néfastes en mathématiques et en français au lycée : en mathématiques, par exemple, nos terminales ignorent souvent qu’on ne peut pas simplifier une fraction du type (n+2)/(n+3) en 2/3, y compris ceux visant les meilleures prépas scientifiques.

Une évolution du mode de calcul de la note de contrôle continu

Ce qui change

  • Avant : Il est basé sur une évaluation par compétences, réalisée par les enseignants, avec quatre niveaux d’appréciation (insuffisante, fragile, satisfaisante ou très bonne) dans 8 domaines de formation.
  • Après : La réforme Attal introduit un calcul basé sur les “notes réelles” obtenues tout au long de l’année dans toutes les matières.

L’objectif de ce changement est de rendre l’évaluation plus transparente et plus représentative des performances réelles des élèves, en abandonnant le système d’évaluation par compétences, jugé moins adéquat.

L’avis de Marie Masson

1) C’est une bonne initiative ! L’évaluation par compétence, en vogue ces quinze dernières années, entretient l’illusion qu’un résultat incorrect peut être négligé tant que la compétence est jugée acquise.

À un moment donné, si la fusée Ariane explose parce qu’un ingénieur a la compétence sans obtenir le résultat escompté, c’est problématique !

2) Attention toutefois au comportement de certains établissements : cherchant à briller dans les classements, ils gonflent les notes pour garantir un taux de réussite de 100% au brevet. Ils pourraient intensifier cette pratique avec une pondération diminuée du contrôle continu.

Cette situation engendre déjà une grande frustration chez les jeunes qui ne comprennent pas la chute de leur moyenne entre la troisième et la seconde en mathématiques, simplement parce qu’on leur a laissé croire à une compétence non réelle.

3) Il faut également être vigilant face à la pression exercée par certains parents sur les enseignants pour l’amélioration des notes dans le cadre du contrôle continu, ce qui génère un stress considérable pour un corps enseignant déjà fortement sollicité. Nos enseignants de Première et Terminale le vivent déjà très mal depuis la réforme du bac.

Le brevet obligatoire pour accéder au lycée

Ce qui change

  • Avant : Obtenir le brevet n’était pas requis pour effectuer la transition vers le lycée.
  • Après : Le brevet deviendra une condition sine qua non pour l’admission en seconde dès 2025. Les élèves non reçus devront intégrer une “prépa-lycée” pour une remise à niveau.

L’objectif est de faire du brevet un véritable critère de passage, renforçant ainsi son importance dans l’orientation et la préparation au lycée. Cette mesure vise à élever le niveau général des élèves et à faciliter une transition réussie vers le lycée, surtout pour ceux en difficulté.

L’avis de Marie Masson

Passer au lycée sans avoir obtenu son brevet peut satisfaire certains parents et flatter l’ego des élèves, mais cela augure mal de la suite.

Les élèves accumulent des lacunes considérables, difficiles à combler avec le volume de travail exigé au lycée, générant de la frustration et une faible estime de soi, ce qui pose problème à cet âge crucial pour leur développement personnel.

La fin  des correctifs académiques

Ce qui change

  • Avant : Augmenter artificiellement les notes pour les ajuster à la moyenne nationale est une pratique courante.
  • Après : À partir de 2025, cette disposition sera abolie.

L’objectif de cette suppression est d’assurer une évaluation plus équitable et plus fidèle des compétences des élèves, sans recours à des ajustements artificiels. Gabriel Attal reconnaît que ces réformes pourraient entraîner une baisse du taux de réussite au brevet (et au baccalauréat), mais juge ce sacrifice nécessaire pour rehausser le niveau d’éducation, face à une détérioration des résultats soulignée par l’étude Pisa 2022.

Les modalités des épreuves restant inchangées, ces ajustements s’intègrent dans un projet plus vaste de réforme de l’éducation en France, visant à répondre aux défis actuels en termes de niveau éducatif. Gabriel Attal appelle à un “électrochoc” au collège, au cœur de sa stratégie pour “élever le niveau de l’école”.

L’avis de Marie Masson

Si certaines académies ressentaient le besoin d’augmenter artificiellement les notes des élèves pour corriger un décalage de moyenne par rapport au reste de la France, c’est une situation préoccupante qui mérite de l’attention, plutôt que d’être masquée.

Ne pas ajuster les notes sans justifier le niveau réel des élèves n’est pas leur rendre service. De surcroît, les académies concernées par ces ajustements devraient plutôt s’interroger sur les raisons de ces écarts et travailler à leur résolution.

À propos de Marie Masson, la fondatrice

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Normalienne et agrégée de physique-chimie, Marie Masson est une enseignante passionnée qui a une solide expérience puisqu’elle a donné des cours :

  • 1 an en PCSI au Lycée Pasteur à NEUILLY SUR SEINE,
  • 3 ans en BCPST1 au Lycée Privé Sainte-Geneviève à Versailles,
  • 9 ans en PC* au Lycée Privé Sainte-Geneviève à Versailles,
  • 11 ans à l’ENS Paris Saclay,
  • 11 ans comme examinatrice aux oraux du concours commun Mines Ponts.

En 2013, elle a fondé le Cours Masson, une société de soutien scolaire qui propose des accompagnements ultras personnalisés dans les matières scientifiques avec un objectif unique : faire progresser l’élève, quel que soit le niveau de départ tout en étant vigilant à leur bien-être.

Et les résultats sont là ! Aujourd’hui, les statistiques du Cours Masson attestent de l’efficacité de l’accompagnement apporté : 18/20 de moyenne au Grand Oral du BAC, 100 % de reçus aux premières écoles des concours Avenir et Puissance Alpha et 75 % de réussite en PASS suite à sa formation dédiée dès la Première.

Je suis convaincue que tous les élèves peuvent intégrer les plus grandes écoles s’ils s’en donnent les moyens.

Une méthode unique de soutien scolaire personnalisé dans les matières scientifiques

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Fun et solaire, comme aiment à la qualifier ses élèves, Marie s’intéresse aux mêmes choses qu’eux, ce qui crée un attachement émotionnel réciproque.

Ainsi, les cours sont chaleureux et empreints d’humanité, ce qui facilite l’apprentissage des mathématiques, de la physique, de la chimie et de l’informatique.

4 grandes formations sont disponibles :

Concours et Examen : Brevet en 3ème, BAC en Terminale, Concours des prépa intégrées en Terminale (Avenir, Geipi, Puissance Alpha, SÉSAME, ACCES), Concours des prépas (Polytechnique, ENS, CCMP, Centrale Supelec, HEC, ESSEC, EDHEC, SAT, Bocconi Test)

Stages de vacances : ils permettent d’anticiper l’année, avant d’avoir vu le cours en classe, ou de faire un bilan de période

Cours hebdomadaires : en petit groupe de 6, ils aident les élèves au quotidien en expliquant le cours et en proposant la révision des devoirs sur table.

Diagnostic et méthodologie de travail : même avec le cours le plus clair du monde, et même avec la meilleure volonté d’apprendre, la progression sera difficile si l’élève ne retravaille pas les notions correctement entre 2 cours. Marie propose donc des séances et des outils destinés à favoriser l’autonomie des élèves. Elle va ainsi :

  • étudier des copies d’élèves pour comprendre leurs difficultés : apprentissage du cours, compréhension du cours, travail des exercices ou révision des devoirs ;
  • leur expliquer leurs problèmes de méthode et donc les aider à organiser leur travail personnel.

En savoir plus

Site web : https://www.cours-masson.com/

Instagram : https://www.instagram.com/coursmasson

LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/cours-masson/

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