Fiché S de Lakhdar Belaïd : un roman noir palpitant qui fait la radiographie des intégrismes à Roubaix

Après Sérail killers, Takfir sentinelle, World Trade Cimeterre et Les Fantômes de Roubaix, les héros de Lakhdar Belaïd reprennent du service dans l’ancienne cité textile. Karim Khodja et son ami d’enfance Bensalem, alias « Rebeucop », sont ici confrontés à un imam intégriste et à un groupuscule d’extrême-droite.

Avec Fiché S, Lakhdar Belaïd entraine ses lecteurs dans un polar haut en couleur, dont Roubaix est le personnage principal, et sur lequel planent les fantômes de la guerre d’Algérie.

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Un drame politique haut en couleur

Lakhdar Belaïd signe un nouveau polar urbain qui met en scène ses deux personnages fétiches, Karim Khodja et Bensalem. Le premier est reporter pour le journal local, Nord Info, et le second est lieutenant de police. Tous les deux sont, comme une grande partie de la population roubaisienne, des héritiers maudits de la guerre d’Algérie : Bensalem est fils de harki, et le père de Khodja était un militant nationaliste opposé au FLN.

Le roman commence avec l’arrivée à Roubaix d’un imam intégriste, affublé du nom moliéresque de « Mamamouchi. Ce charismatique prédicateur islamiste récemment arrivé d’Algérie a réussi à endoctriner la nièce de Khodja. C’est lui qui est « fiché S », c’est-à-dire soupçonné de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’État.

Et l’étrange imam est en danger. Le mouvement d’ultra-droite Action Défense Nation (ADN), qui a fait de Roubaix sa terre de mission, en a fait sa cible. La suite de l’histoire surprend et captive, avec des rebondissements étonnants dans lesquels résonne l’héritage de la guerre d’Algérie.

À chacun sa Bible, poursuit la juriste en collant le code pénal sous la barbe du démarcheur. Je suis sûre que dans ce Coran-là, je trouverai un moyen permettant au Bon Dieu de se constituer partie civile contre vous. Pour usurpation d’autorité, grivèlerie, filouterie. Et pourquoi pas abus de confiance, et même de faiblesse ?

Lakhdar Belaïd, Fiché S

L’autopsie d’une ville cosmopolite

Lakhdar Belaïd exerce la profession de journaliste dans le nord de la France depuis plus de 20 ans. Même s’il a couvert des conflits loin des frontières françaises, il connait très bien Roubaix, le terrain de prédilection de ses polars. Cette ancienne ville prospère, aujourd’hui synonyme du malaise des banlieues, est hantée par les spectres de l’histoire de France, de la Deuxième guerre mondiale à la guerre d’Algérie.

Avec Fiché S, l’auteur livre un véritable roman noir contemporain, qui dresse un portrait fascinant d’une ville pauvre, terreau fertile des extrêmes, tout en exposant les rouages de la manipulation idéologique.

En théorie, personne ne voudrait vivre à Roubaix. Et pourtant des gens y résident et ne veulent pas en partir alors qu’ils le pourraient. À la fin de ce roman, il est possible d’en comprendre la raison : Roubaix est un tourbillon qui vous entraîne en son centre pour mieux vous engloutir. Ses turbulences sont attachantes parce qu’on ne peut pas s’en détacher.

Marc Trévidic, ancien magistrat antiterroriste, préface de Fiché S

 

À propos de AZ Éditions

Sous la marque AZ éditions nous publions chaque mois des romans populaires, des romans policiers, des Sagas ou des documents, des faits de société que ce soit des nouveautés ou des ouvrages du fonds, pour votre distraction , votre plaisir , votre curiosité.

L’œuvre de Lakhdar Belaïd

Les romans de la série « Khodja et Rebeucop »

  • Sérail killers, collection Série Noire, Gallimard, 2000 et Folio Policier 2003. Le premier roman de Lakhdar Belaïd a pour cadre Roubaix, où une série de meurtres de jeunes musulmans attise les tensions entre les Algériens nationalistes, les harkis et le Front national.
  • Takfir sentinelle, collection Série Noire, Gallimard, 2000. Écrit avant le 11 septembre 2001, ce roman policier explore le parcours des terroristes musulmans.
  • World Trade Cimeterre, Le Cherche-Midi, 2006. Rebeucop et Khodja allient leurs forces pour enquêter sur un kamikaze qui s’est fait explorer sur la voiture d’un représentant israélien.
  • Les fantômes de Roubaix, Polars en Nord, Ravet-Anceau, 2011. Karim Khodja et son ami Rebeucop enquêtent sur un escadron de la mort inspiré par les SS.

Autres ouvrages

  • De Sang, ouvrage collectif, Polars en Nord, Ravet-Anceau, 2015. Lakhdar Belaïd se prête ici à un jeu littéraire : écrire une nouvelle à partir d’un fait divers imaginaire.
  • Il n’y avait rien de plus terrible que son regard… : Le racisme vécu, les discriminations au quotidien, ouvrage collectif dirigé par Didier Daeninckx, Syllepse, 2005. Lakhdar Belaïd prête sa plume aux victimes de discriminations racistes accompagnées par le MRAP.
  • Mon père, ce terroriste, Le Seuil, 2008. Dans cet ouvrage, fruit de 12 ans d’enquête, Lakhdar Belaïd retrace le parcours de son père, un des chefs clandestins du Mouvement National Algérien, le parti politique rival du FLN.
  • Louve story, Polars en Nord, Ravet-Anceau 2017. Ce roman, basé sur des faits divers authentiques, met en scène Mel, une jeune prodige du crime surnommé « la louve ».

Ecrivain

Portrait de Lakhdar Belaïd

Lakhdar Belaïd est né en 1964 à Roubaix, dans le nord de la France. Son père était partisan de Messali Hadj, le fondateur du MNA, et a été emprisonné en France et en Algérie jusqu’en 1962.

Après des études d’anglais, Lakhdar Belaïd devient journaliste, une profession qu’il exerce depuis plus de vingt ans. Il a notamment officié à La Voix du Nord, à L’Événement du jeudi, à France-Soir, et au Figaro. Il est aujourd’hui chroniqueur judiciaire à Lille.

Le journaliste a couvert des guerres civiles en Irlande du Nord, en Algérie, en Bosnie et en Serbie, ainsi que de nombreuses poussées de fièvre bien françaises : violences urbaines, extrême droite, islamisme, et communautarisme.

Lakhdar Belaïd a publié son premier roman en 2000. « En tant que journaliste et chroniqueur judiciaire, j’ai l’habitude d’écrire dans un cadre. Dans mes romans, je suis libre : j’ai plus d’espace et de temps, et je prends un grand plaisir à créer des personnages », explique-t-il.

Ses polars, inspirés à la fois par son histoire familiale et son quotidien de journaliste, explorent souvent les déchirements transmis génération après génération par les conflits majeurs, comme la Deuxième Guerre mondiale, la guerre d’Algérie, le conflit israélo-palestinien ou le jihadisme.

Lakhdar Belaïd  a été nominé au prix du Premier polar SNCF 2001. Il est également lauréat du Trophée Georges Hugot 2013, décerné dans le cadre du Salon du livre d’Aniche, et qui a par le passé récompensé d’autres grands noms du polar comme Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy ou encore Frédéric Fajardie.

En savoir plus

Site internet de l’éditeur : https://www.azeditions.fr/

Facebook : https://www.facebook.com/AZoEditions

Instagram : https://www.instagram.com/azeditions/

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