Vice et vertus réunis… Les Éditions The Menthol House présentent la collection Orties, des textes de femmes qui résistent

Des femmes qui écrivent sur les femmes. Femmes brisées, corps et âmes blessés par un passé toujours présent en filigrane. Mais avant tout femmes exigeantes.

La collection Orties, publiée aux Éditions The Menthol House, est dédiée aux femmes qui résistent. Urticantes, résistantes, et vitalisantes, telle l’ortie, les personnages de la collection regorgent de puissance pour repousser la fatalité, guérir, renaître et piquer.

Fragilité et force s’entrecroisent, se dédoublent, au travers de personnages vulnérables et pugnaces emportant avec eux le lecteur dans leurs fuites en avant.

Orties offre à ses lecteurs des récits impliquant les capacités du corps féminin à entrer en résistance, à combattre et à renaître, quelles que soient les attaques. Le jeu avec les limites, imposé malgré elles, reste violent et brutal. Enlisées dans la haine de soi, la honte, la solitude, la dépendance, la différence, la violence de l’autre, elles frôlent avec le point de non-retour, toujours en cherchant la force de cicatriser dans leur chair hurlante et brûlante d’un désir de liberté.

Prostitution, boulimie, viol, alcoolisme, homosexualité, harcèlement, précarité : trouvent leur place dans la collection Orties. Rendre visible l’invisible, défendre la liberté des femmes, les libérer du regard et du jugement accusateur, basé sur la norme, tels sont les ancrages de la collection d’Orties.

Née en 2019, cette collection innovante est en concordance avec son temps. A l’heure de Metoo et de balancetonporc, il était temps d’ouvrir une nouvelle voie à la voix des femmes. Orties l’a fait.

En 2020, la collection propose quatre nouveaux ouvrages et reprend plusieurs livres d’Anne Calife, dont “Meurs la faim”, “Paul et le chat”, et “Le mail s’envole comme un oiseau”.

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Des femmes qui résistent, des femmes qui soignent

Elles piquent, grattent, démangent, déchirent la chair, jusqu’au sang. On n’est pas là pour faire semblant.

Plantes urticantes, qui se défendent, s’acharnent, s’accrochent et résistent à tout, même au pire. Surtout au pire. Mais, elles cachent en leur antre, une invincible lueur de vie. Ces femmes ne meurent pas, elles se transforment.

La collection Orties, c’est le vice et la vertu réunis. Des histoires de femmes à taille humaine. Ni sublimées, ni dominées, elles sont authentiques. Dans leur joie et dans leur peine, elles restent elles-mêmes. Libres et dignes jusque dans leur déchéance.

Se foutant du jugement des autres, elles vont jusqu’au bout d’elles-mêmes. Et plus loin encore. Elles vont jusqu’à l’extrême. Et l’extrême féminin c’est quoi ? « C’est ce qu’il y a juste avant la mort. »

Voilà la définition d’une justesse implacable, donnée par Anne Calife, la directrice de cette collection hors norme, qu’elle porte et incarne, jusque dans sa plume.

La collection Orties c’est l’hommage rendu aux femmes qui chutent, se traînent et se relèvent. Plus que des survivantes, elles sont vivantes. Elles existent.

Pour les rencontrer, il faut simplement les lire.

Zoom sur les quatre nouveaux ouvrages de la collection Orties

“Une dernière fois, encore” d’Anne-Claude Brumont

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Marie, la trentaine. Marie aime trop les femmes, Marie boit trop, Marie est trop vivante. Oublier hier, demain, vider les bouteilles, juste exister. Marie en crève. Alors commence son lent sevrage alcoolique. Avec beaucoup de justesse, de sensibilité, Anne-Claude Brumont ose livrer le combat, presque perdu d’avance, pour apprendre à s’aimer.

Passionnée d’écriture et de photographie, Anne-Claude Brumont s’intéresse à cette capacité propre qu’a l’individu agressé par la vie, brisé par le malheur, cabossé par les chocs de se réparer. Les armes du résilient pour transformer les cicatrices en lignes de force ? Le rêve, la rage, l’autodérision, l’art. Avec “Une dernière fois, encore”, elle publie son premier roman.

Extraits
“À peine rentrée, je me précipite. Il faut voir comme je mets du cœur à l’ouvrage. Dix, quinze, allers et retours entre la cave et la table du salon. Peut-être plus. Elles sont nombreuses les bougresses. Suées. Je peux aider, propose Gabrielle. Non merci, c’est mon affaire. Les unes après les autres, je les attrape par le cou, les pose sur la table du salon. Une fois terminé, je m’assois, les regarde réunies. Une fortune. Les pressions blondes, les rouges poussiéreuses, la moelleuse glacée, les pétillantes festives, les exotiques frappées. Voilà qu’elles me font les yeux doux. Surtout les blondes. Ne plus attendre. Des larmes dans les yeux, je les remercie pour tout le bien qu’elles m’ont fait. Pour ne pas reculer, je pense au mal aussi. Surtout au mal. Puis les vide. Une par une, durant une heure, dans la cuvette où je les vomissais. Pour enlever la couleur, l’odeur et les résidus, je tire la chasse, une fois, deux fois, trois fois puis déodorise et frotte. Tout en frottant, je me demande ce qu’on servira à boire ce soir. Et cette pensée-là ouvre un vide abyssal en moi.”

“Je ne les compte plus mes dernières fois. Elles commencent toujours de la même façon : par la certitude que cette fois-ci est la bonne, j’en fais le serment, le jure sur la tête d’un enfant, y crois dur comme fer, crache par terre. Du coup, il faut des quantités suffisantes et les alcools, mes préférés, pour tatouer leur goût comme Proust avec sa madeleine. Un grand vin, des bières, du rhum, du champagne. Puisque c’est la dernière, je n’ai aucun scrupule.”

“Elle est revenue. L’envie de boire à en crever.”

Informations pratiques

  • Roman
  • 192 pages
  • Prix 18 €
  • Broché 140 x 210 mm
  • ISBN 978-2919780044

“C’est combien ?” de Anne Calife

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“C’est combien ?”, première phrase adressée à une pute. Avec “C’est combien ?”, découvrez jusqu’où l’homme peut aller. Tout est passé en revue : comportements des clients, prestations les plus insolites, force de la destruction, argent qui brûle, abandon de soi, mais aussi, le sacrifice, la sagesse et l’exaltation de la vie. Avec une poésie déconcertante, “C’est combien ?” montre des situations extrêmes où la femme se trouve écartelée entre ces deux divinités : l’argent et le sexe.

Anne Calife, de son premier nom d’auteur Anne Colmerauer, partage sa vie entre Paris et Metz. Influencée par ses études de médecine, son écriture s’inspire du vivant. Elle a publié aux éditions Mercure de France, Galimard, Albin Michel, Éditions Héloïse D’Ormesson, Balland. Dans ses livres, repris par la collection Orties, elle explore les vibrations d’aujourd’hui en pointant du doigt, les dérives, marges (solitude, exclusion, folie, dépendances) mais aussi les bonheurs de la vie, fugaces et fragiles.

Extraits

“Avec mes clients, je prenais une feuille avec une belle marge, que je divisais en trois colonnes au crayon de papier. Première colonne : l’heure à laquelle je prenais le client, seconde colonne, le type de client, là, c’était le plus amusant, puisque je les comparais à des crustacés et fruits de mer avec les crevettes, les huîtres, les homards, les crabes, les éponges et les étoiles de mer. La troisième colonne correspondait à la somme encaissée, enfin la quatrième, ce que j’en ferai, le loyer, l’eau, tout indispensable, tout le futile, tout le plaisir, coiffure, manucure, massage gommage, cette paire de chaussures vernies chez Dior. [...] Les clients, les plus nombreux : les crevettes. Les crevettes sont les plus tranquilles, presque toujours des hommes mariés, ils ont des sièges bébé, des problèmes de couple, et viennent chercher de la détente. [...] Les crevettes ne savent pas comment se changer les idées, comment rêver, petits cerveaux, petites carapaces, et besoin d’une pute pour se sentir exister. C’est que ça parle beaucoup, les crevettes, et il faut les écouter, les laisser parler, parler. Pas de filles à séduire, suffit de payer, pas d’efforts à faire, et hop, ça leur plaît aux crevettes. Fellation-sodo-éjaculation faciale, grand classique, que recherchent toutes les crevettes.”

“La destruction, c’est surtout une façon de se protéger du présent.”

“Se prostituer, c’est avant tout une philosophie, un art de vivre, une ouverture vers les autres, vers le plaisir. Une pute, c’est l’abondance. De matières, de sensations, de sentiments. Du cuir, de la fourrure. Une pute, c’est des cris de plaisir, des chéris, c’est bon ; des encore encore, encore, toujours.”

Informations pratiques

  • Roman
  • 112 pages
  • Prix 17 €
  • Broché 140 x 210 mm
  • ISBN 978-2919780037

“Un si charmant manipulateur” d’Isabelle Minière

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Comment détruire son conjoint, en toute impunité ? Jusqu’où peut-on aller dans le mensonge, la manipulation et la perversité ? On assiste au pouvoir malfaisant d’Achille, comédien reconnu, apprécié, et au désarroi de la douce Ella, victime de ses abus répétés. Hanté par ses cauchemars, Achille décide de consulter Félix, hypnothérapeute. Un roman sur la perversion narcissique, le manipulateur et sa victime, la violence psychique. Un si charmant manipulateur montre aussi la force d’une femme en apparence fragile, soumise, mais en lutte, vivante.

Psychologue et hypnothérapeute, Isabelle Minière vit et travaille à Paris. Elle aime regarder les gens, les écouter, imaginer leur vie. Depuis vingt ans, elle écrit pour les adultes (Lattès, Dilettante, Serge Safran) et pour les enfants (Jasmin, Éditions du Rouergue). Au cours de ses romans, elle approfondit la texture et les blessures de ses personnages. Les sentiments, les émotions, les blessures, l’humour, l’autodérision… Ça peut gratter parfois, comme les orties.

Extraits
“— Maman, est-ce qu’il t’a déjà battue ? Elle a regardé l’évier, comme s’il avait la réponse, et elle est restée en suspens ; les éviers sont assez nuls pour fournir l’inspiration. Puis elle a tourné la tête vers la fenêtre. Elle a regardé l’arbre. L’arbre qu’elle aime tant, son arbre ; peut-être la seule chose qu’elle aime dans ce jardin. Un jour, elle m’a expliqué : avec l’encadrement de la fenêtre, l’arbre fait comme un tableau, il est dedans et dehors à la fois. Un arbre réel et le tableau d’un arbre. Un arbre plus réel que d’ordinaire, magnifié par le tableau que le cadre de la fenêtre lui dessine. J’étais encore adolescent et cela m’a marqué, je n’ai plus jamais regardé cet arbre de la même façon. Il y a des fois où les arbres sont des tableaux…”

” — C’est ma femme, elle est à moi. Elle se défend et je la préviens : si elle ne me laisse pas faire, je me suicide, et elle aura ma mort sur la conscience. Elle proteste, elle pleure, personne ne peut l’entendre, la chambre est isolée, sauf à hurler au secours, ses jérémiades ne servent à rien ! Et si elle crie, si elle appelle, je la brise ! Elle est à moi ! Elle pleure, non, non Achille, s’il te plaît, je la connais ta chanson ma belle, chanteuse à la noix va ! Pas un gramme de talent, si je ne t’avais pas trouvée dans ton ruisseau, tu serais à la rue ! ”

Informations pratiques

  • Roman
  • 234 pages
  • Prix 19 €
  • Broché 140 x 210 mm
  • ISBN 978-2919780051

“Jamais le droit de crier” de Françoise Henry

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Une femme achète des fleurs au marché, et les fleurs voient tout ce qui se passe chez elle, dans sa vie intime. Une curieuse explore les sacs d’une clocharde céleste, une passante écoute un homme rompre avec son amie sur son téléphone portable… Pourquoi va-t-on toujours regarder ce qu’on ne devrait pas, et fouiller dans ce qui ne nous appartient pas ? Trahisons, mensonges, secrets… On cherche ce qui se cache derrière les apparences, on va très loin, on ose. À ses risques et périls.

Après la publication d’un recueil de poésies, Françoise Henry s’oriente vers le théâtre – elle joue avec Olivier Py – tout en continuant d’écrire. Elle a publié dix romans dont “Le rêve de Martin” (Grasset – finaliste du Fémina – Prix Marguerite Audoux) et “Plusieurs mois d’avril”(Gallimard). Elle est également comédienne pour France Culture et France Inter. Avec “Jamais le droit de crier”, elle publie ici son premier recueil de nouvelles. Des nouvelles ? Des nouvelles de qui ? Des nouvelles des autres, bien sûr. De tout ce qui se passe dans la vie des femmes : choses visibles ou invisibles, dites ou non dites, tapies mais violentes, dans la rue, chez soi, petits drames silencieux puisqu’on n’ose jamais crier…

Extraits

“Les mêmes fleurs ont assisté, impuissantes, aux cris, aux mots de destruction. Elles se taisaient. Elles ne se sentaient plus à leur place, exposées, au centre. Elles se serraient les unes contre les autres, tant et si bien que certains pétales, coincés, ont séché, se sont recroquevillés. Un regard de la femme a dû les effleurer, un regard perdu, la femme se raccrochait à elles, se disait peut-être que tant que les fleurs seraient là, entre eux deux, la dispute ne serait pas trop grave.”

“Je l’ai à peine regardée, mais j’ai noté, d’un coup d’oeil, son fichu sur la tête, son vieux et lourd manteau de tweed qui pendait sur l’ourlet irrégulier d’une jupe incolore, ses chaussures d’homme surmontées de socquettes. Signes qui ne trompent pas. Comme celui de pousser, de tout son corps, de toute sa fatigue, un caddie.”

“— Je suis au fond du gouffre ! confiait-elle d’une voix sourde. Si tôt ? Si tôt, le matin, au fond du gouffre ? J’aurais voulu la suivre, mais elle allait dans le sens opposé à moi, puisque je l’avais croisée ! De quel gouffre parlait-elle ? Mille possibilités s’offraient, hélas, dans la catégorie des gouffres ! J’ai continué mon chemin, mais dans ma tête ne cessaient de résonner ces mots : — Je suis au fond du gouffre ! Confiés avec une telle maîtrise, sans plainte, sans larmoiement : juste un constat. Adressés à qui ? Jamais je n’en saurais plus sur cette femme ni sur le gouffre dont elle parlait. Jamais ! Tant pis pour toi, curieuse ! ”

Informations pratiques

  • Recueil de nouvelles
  • 84 pages
  • Prix 16 €
  • Broché 140 x 210 mm
  • ISBN 978-2919780068

A propos de The Menthol House

Maison d’édition parisienne créée en 2008, The Menthol House met en avant des artistes et valorise des livres objets référencés à la Réunion des Musées Nationaux.

Elle s’est fixée une mission : redonner l’envie d’écrire et ouvrir l’imagination.

Fondée par l’écrivain Anne Calife (publication Gallimard, Mercure de France, Albin Michel), The Menthol House place toute son énergie et son dynamisme à publier de beaux livres objets très originaux fabriqués en France et à mettre en valeur de jeunes artistes.

The Menthol House propose des livres lumineux capables de nous guérir des mensonges empoisonnés, avec des auteurs affranchis des conventions. Des inconsolés qui consolent, des brûlés qui rafraîchissent.

Elle a notamment publié la collection Carnets d’Artistes, composée d’illustrateurs sélectionnés pour leur talent unique, et la collection Une Histoire Avec, qui présente de façon originale une autre vision de belles villes de France (Paris, Marseille, Metz, Strasbourg, Cassis).

Avec la collection Orties, elle propose des textes précis, piquants pour résister, pour ceux qui sont sur le point d’abandonner la partie. La collection Orties, pour se défendre.

Si c’était une poésie, ce serait Sylvia Plath,

Si c’était une voix, ce serait celle de Janis Joplin,

Si c’était un instrument de musique, ce serait la guitare d’Elizabeth Cotten,

Si c’était un peintre, ce serait Frida Kahlo,

Si c’était un animal, ce serait un éléphant dans un magasin de porcelaine,

Si c’était une plante, ce serait l’ortie,

Si c’était un humain, ce serait une clocharde céleste,

Si c’était une fleur, ce serait la ronce,

Si c’était une matière, ce serait de la vase,

Si c’était une boisson, ce serait de l’alcool à volonté,

Si c’était un mot, ce serait résister,

Si c’était un bâtiment, ce serait l’hôpital psychiatrique ou la prison,

Si c’était un moment, ce serait la nuit juste avant l’aube.

Pour en savoir plus

La collection Orties : Fiche journalistes orties

Site web : https://www.the-menthol-house.com/

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