Depuis que la proposition de loi du Rassemblement National visant à rouvrir les maisons closes sous forme d’établissements coopératifs s’est installée dans l’agenda politique, le débat public oscille entre indignation morale, inquiétudes légitimes et approbations prudentes.
Pourtant, un élément majeur manque encore à la discussion : la parole de celles et ceux qui connaissent réellement ce milieu de l’intérieur, un pan de la société souvent commenté par des responsables politiques qui, eux, n’en ont jamais fait l’expérience.
C’est dans ce cadre qu’intervient Aline Peugeot, auteure et conférencière, engagée pour une meilleure entente hommes/femmes et pour une approche réaliste et respectueuse de celles et ceux qui exercent ce métier.
Vers des établissements coopératifs : un projet de loi à compléter par l’expérience du terrain
Alors que les prises de position se multiplient face à cette proposition de loi, la société française révèle une contradiction profonde : elle parle abondamment de prostitution, mais continue d’évacuer les réalités concrètes des personnes concernées.
L’enjeu pour Aline Peugeot dépasse ainsi le cadre moral ou idéologique. Il porte sur une meilleure compréhension du terrain, une reconnaissance des trajectoires individuelles et un travail de fond sur trois piliers essentiels qui fondent le secteur.
La proposition de loi prévoit la création de maisons closes sous forme coopérative.
Mais pour Aline Peugeot, cette réforme potentielle n’a de sens que si elle intègre les fondamentaux trop longtemps ignorés : hygiène, sécurité, prévention des violences, lutte absolue contre le proxénétisme et reconnaissance de la complexité psychologique propre à ces parcours.
Elle insiste sur le fait que la prostitution demeure un sujet largement fantasmé :
- L’image de la femme dégradée occupe l’essentiel du discours médiatique, alors que la réalité est plurielle.
- Les clients eux-mêmes sont souvent caricaturés, alors qu’ils se trouvent eux aussi dans une situation délicate.
- Certaines prostituées vivent aussi une part d’épanouissement, notamment lorsque leur relation au sexe s’inscrit dans une dimension personnelle assumée. Elles ne correspondent en rien à l’image uniforme de la victime que beaucoup projettent.
Pour Aline Peugeot, ignorer cette diversité d’expériences revient à produire des lois déconnectées du réel.
L’intérêt majeur du dispositif : replacer les premiers concernés au centre du débat
L’ouverture d’établissements coopératifs permettrait, selon elle, de structurer un cadre, sans exploitation (abolition affirmée du proxénétisme), sans récupération économique, où l’État chercherait à tirer profit « de l’argent des passes », et sans idéologie, mais avec une analyse lucide des réalités humaines.
Elle appelle à cesser les préjugés qui alimentent la honte sociale et empêchent les personnes concernées de s’exprimer sereinement et librement.
Son discours, dit-elle, est possible parce qu’elle n’a « aucune amertume contre les hommes » qu’elle a côtoyés dans ce milieu et parce qu’elle s’efforce de tenir une parole juste, qui respecte autant les femmes que les hommes.
Cette position singulière lui permet d’aborder le sujet avec un regard dépourvu de revanche, de haine ou de clichés, un regard que peu d’intervenants possèdent.
Des piliers oubliés de la proposition de loi : Hygiène, accompagnement et prévention
L’un des apports essentiels d’Aline Peugeot consiste à souligner tout ce qui, dans le projet de loi actuel, reste à structurer.
Elle évoque notamment :
- l’importance centrale des normes d’hygiène, souvent insuffisantes dans les pratiques informelles actuelles ;
- la protection effective contre la violence, qu’elle soit institutionnelle, physique ou psychologique ;
- la nécessité d’un suivi psychologique, pour accompagner des parcours de vie souvent plus complexes qu’ils n’y paraissent.
Ce suivi serait, selon elle, un élément déterminant de la structuration d’établissements coopératifs.
Il permettrait à chacun de sortir d’une relation purement transactionnelle pour aller vers une approche plus humaine, plus consciente et mieux protégée.
Les travailleurs du sexe ont un rôle primordial dans la société puisqu’ils sont un exutoire possible à des fantasmes qui, lorsqu’ils sont réprimé, peuvent se manifester par des viols, meurtres et autres dérives comme la pédophilies Les jeux de rôles sont dans ce sens très présents dans le milieu . Encore faut-il que les maisons closes respectent également ce qui est accepté par un individu (sodomie par ex) et non par un autre intervenant. Rien ne doit se faire contre la volonté de chacun ,le consentement conscient est la base d’une relation saine
Une parole rare : croiser vécu personnel, expertise et exigence éthique
Ce qui distingue profondément la prise de position d’Aline Peugeot est la combinaison de trois éléments :
- Un vécu réel, assumé, qui lui permet de parler « depuis l’intérieur ».
- Un engagement intellectuel, nourri par son travail d’autrice et de conférencière.
- Une volonté constante d’équilibre, qui refuse d’opposer systématiquement hommes et femmes, bourreaux et victimes, morale et pratique.
Cette triple posture lui permet d’aborder la question sans chercher l’effet de buzz, sans instrumentalisation politique, et surtout sans surplomb moral.
Elle le rappelle : la prostitution n’est pas uniquement un espace de souffrance ou d’exploitation.
C’est un espace multiple, où se rencontrent vulnérabilité, désir, contraintes économiques, quête d’identité et parfois, pour certaines personnes, une relation assumée qui ne relève pas d’un statut de victime.
Pour un débat médiatique plus riche : sortir des slogans, entendre les premiers concernés
L’ambition d’Aline Peugeot est claire : que le débat quitte la surface pour entrer dans la profondeur, en intégrant les réalités humaines, psychologiques et sociales de ce métier.
Elle souhaite que les médias jouent pleinement leur rôle d’information en donnant la parole aux personnes concernées, non pas pour cautionner ou glorifier, mais pour comprendre.
Son objectif est que la proposition de loi devienne une base de réflexion sérieuse, enrichie par ceux qui savent : celles et ceux dont la vie, de près ou de loin, a été liée à ce milieu.
La réouverture des maisons closes sous forme coopérative ne pourra produire d’effets positifs que si la société accepte enfin de regarder la prostitution avec lucidité, nuance et respect.
En apportant son expérience, Aline Peugeot contribue à replacer au cœur du débat la complexité des trajectoires individuelles, la nécessité d’un cadre protecteur réellement efficace et l’importance d’un suivi psychologique adapté.
Son approche, fondée sur l’observation directe, ouvre une voie trop rarement explorée : celle d’un dialogue apaisé et informé sur un sujet qui concerne autant la société que les individus qui le composent.
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