Que reste-t-il d’un parc de loisirs quand il disparaît ? Pas un tourniquet, pas une palissade. Seulement des sillons, du maïs récolté… et des souvenirs partagés.
C’est tout le pari de Pop Corn Labyrinthe : faire pousser des loisirs là où pousse la terre, puis tout rendre à l’automne. Un divertissement saisonnier, mais pas jetable. Familial, mais jamais formaté. Dans un monde où le loisir s’industrialise et où les écrans saturent l’attention, ces labyrinthes grandeur nature offrent une expérience inattendue : se perdre ensemble, pour mieux se retrouver.
Parmi ceux qui rendent possible cette parenthèse estivale, il y a Carole. Ancienne aide-soignante de nuit en EHPAD, elle dirige aujourd’hui quatres sites Pop Corn Labyrinthe dans les Landes (sites de Soustons et Angresse), à Bordeaux et à Toulouse. Depuis 2016, elle transforme chaque été plusieurs hectares de maïs en terrains d’aventure éphémères, pensés pour le jeu, le lien, et le collectif.
Première franchisée du réseau, elle connaît la fragilité de ce modèle : chaque ouverture dépend du ciel, chaque saison exige une reconstruction complète. Entre météo incertaine, gestion d’équipe, ajustements logistiques, animation des réseaux sociaux et coordination terrain, son quotidien est dense, souvent sous tension. Mais il est cohérent. Et profondément humain.
Ce qu’elle construit, chaque été, n’est pas un simple loisir rural : c’est un lieu vivant, à l’équilibre précaire, qui repose autant sur les conditions météorologiques que sur la capacité à créer du lien.
Une activité qui commence toujours par le ciel
Le jour se lève souvent sur une consultation météo. Avant les jeux, les équipes ou les visiteurs, ce sont les isobares qui dictent la première décision. Car l’activité de Carole est vulnérable. À l’eau, au vent, au soleil. Chaque élément a un impact direct sur le calendrier.
« La météo est une alliée imprévisible. Trop de pluie ou pas assez de soleil peuvent retarder la pousse du maïs, repousser l’ouverture ou annuler des journées. »
En 2023, par exemple, les fortes pluies du printemps ont décalé l’ouverture à mi-juillet. Semis tardifs, croissance ralentie : le champ n’était pas prêt. Et le public attendait.
Tout au long de la saison, les caprices du ciel continuent de jouer leur rôle : orages estivaux, canicules, peuvent faire chuter les réservations en quelques heures. Dans un modèle entièrement concentré sur trois mois (juillet, août et les week-end de septembre) chaque journée perdue est un déséquilibre. Il faut composer. Agir vite. Réorganiser.
Tracer du jeu, mais gérer du réel
Carole gère plusieurs sites, dans les Landes, à Bordeaux et à Toulouse. Son quotidien est celui d’une cheffe de projet mobile : coordination logistique, visites sur site, appels aux équipes, contrôle de l’accueil, état des stocks, gestion des imprévus. Chaque jour, elle assure la fluidité opérationnelle de structures qui n’existent que quelques mois par an.
Une journée type : vérification des réservations, coups de fil aux salarié·es, réassorts produits, visites de terrain, réponses clients, modération réseaux, imprévus. Et au milieu de tout cela, un fil rouge : maintenir la qualité de l’expérience visiteur, tout en maintenant l’équilibre budgétaire.
Cette tension entre temporalité courte, exigences fortes et aléas nombreux définit le métier qu’elle s’est construit.
Le loisir comme cycle vivant
Pop Corn Labyrinthe repose sur un principe : la nature comme décor… et comme actrice. Les parcours sont dessinés dans des champs de maïs. Ils apparaissent pour l’été, puis disparaissent. Le maïs est récolté. La terre reprend ses droits.
Carole tient à cette logique. Elle ne parle pas de rentabilisation de terrain, mais de valorisation intelligente. À la fin de la saison, aucune trace durable. Le sol n’a pas été modifié. Aucun enrobé. Aucun béton.
« Le champ redevient ce qu’il est : une parcelle agricole. Le maïs est récolté par l’agriculteur, selon ses besoins : pour l’alimentation animale, les semences, etc. C’est une économie circulaire, temporaire, respectueuse. »
Cette approche est aussi un marqueur de responsabilité dans un contexte où l’artificialisation des sols est en débat. Ici, tout est temporaire. Même le succès.
Une activité ludique, pensée comme un tissu social
Il y a, dans les labyrinthes de Carole, des enfants qui courent, des parents qui s’orientent, des grands-parents qui lisent les indices à voix haute. Loin des files d’attente, de la surstimulation ou des mascottes sonores, l’expérience proposée est simple. Et justement pour cela, collective.
Les visiteurs sont variés : familles locales, touristes en vacances, groupes d’amis pour les nocturnes, centres de loisirs ou écoles. Mais le cœur battant de l’activité, ce sont ces moments partagés entre générations. Une attention discrète mais constante portée au lien intergénérationnel.
« Mon public préféré ? Les familles intergénérationnelles, celles qui rient ensemble, où les grands-parents aident à lire les indices pendant que les enfants courent dans les allées. Parce que ce lien-là est précieux. »
Chaque été, le parcours est nouveau. Le tracé change. Les jeux évoluent. Mais l’ambition reste la même : permettre un temps suspendu, un peu en dehors du quotidien.
Derrière l’accueil, une entreprise tendue mais ancrée
Carole emploie entre 10 et 15 saisonnier·es chaque été. Des jeunes du territoire, des étudiant·es, parfois des adultes en transition. Elle les forme, les accompagne, les suit. L’ambiance est exigeante, mais humaine. Les responsabilités sont grandes. Le collectif est essentiel.
La gestion RH s’ajoute à la pression économique : trois mois pour couvrir une année. Charges fixes, investissements, communication, frais logistiques… Rien n’attend. Si la fréquentation chute, les ajustements doivent être immédiats.
Dans ces moments-là, Carole mise sur la souplesse : elle adapte les horaires, renforce la présence en ligne, propose des soirées exceptionnelles ou des offres pour stimuler les réservations. Elle ne compte pas sur l’automatisme. Elle agit.
Réseaux sociaux : de la vitrine au canal de crise
Carole gère elle-même l’animation de ses pages. Stories, photos, messages, modération. Elle y consacre du temps, car les réseaux sont à la fois un levier et un thermomètre.
Ils permettent de maintenir le lien, d’annoncer les nocturnes, de répondre aux inquiétudes météo. Mais ils demandent aussi une attention constante : chaque commentaire peut engager une réputation. Chaque photo postée raconte une ambiance.
Dans un modèle aussi réactif, ces plateformes deviennent un outil de veille et de pilotage.
Un loisir pensé depuis le territoire
Carole ne cherche pas à exporter une formule. Elle compose avec ce qu’elle a : les Landes, leur climat, leurs ressources, leur public. Elle ne cherche pas à lisser, mais à incarner.
Cela passe par des partenariats locaux, un lien étroit avec les agriculteurs, un ancrage dans le calendrier estival régional. La logique n’est pas de répéter une success story, mais de recommencer chaque année, autrement, sur les mêmes bases.
« Pourquoi dans les Landes ? Parce que c’est ici que je vis depuis 27 ans, au milieu des pins. »
D’un métier de soin à un projet de lien : une trajectoire à contre-jour
Avant de tracer des chemins dans les maïs, Carole Dinterich avançait à petits pas dans les couloirs d’un EHPAD. Aide-soignante de nuit pendant plusieurs années, elle accompagnait la fragilité, l’écoute, la fin de vie. Un métier de présence, d’endurance, et souvent de silence.
Quand elle quitte ce quotidien, ce n’est ni par rejet ni par rupture. Plutôt un besoin de recomposer une utilité. « Un métier du soin, de la présence, du lien, profondément humain », écrit-elle. Ce lien, elle ne le coupe pas : elle le transporte ailleurs.
C’est en 2016 que naît le tournant. Elle découvre Pop Corn Labyrinthe, un concept de loisirs éphémères où des champs de maïs deviennent des espaces de jeu à ciel ouvert. L’idée la séduit. Pas pour la promesse de divertissement, mais pour ce qu’elle y pressent : une forme de création, un lien à la terre, un cadre propice à la transmission. Elle devient la première franchisée du réseau.
Depuis, elle n’a cessé d’explorer ce modèle : l’adapter, l’étendre, le stabiliser sans jamais le figer. Elle y a greffé ses valeurs : ancrage local, accessibilité, respect des rythmes naturels. Et chaque saison, elle recommence. Non comme une répétition, mais comme un acte de confiance.
Ce que Carole a reconstruit, c’est un métier où l’on veille autrement. Un métier qui écoute les caprices du ciel, qui accueille des familles, qui collabore avec des agriculteurs, qui compose avec l’éphémère. Rien d’ostentatoire. Mais tout d’essentiel.
Prêts pour l’aventure ? Découvrez les horaires, les parcours et les frissons des sites Pop Corn Labyrinthe !
Soustons et Angresse (Landes)
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Ouverture saison 2025 : Début juillet ;
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Horaires (juillet et août) : Départs tous les jours de 10h00 à 18h30
Bordeaux (Parempuyre)
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Ouverture saison 2025 : Début juillet ;
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Horaires (juillet et août) : Départs tous les jours de 10h00 à 18h30 ;
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Horaires (septembre) : Week-ends de 10h00 à 17h30.
Toulouse (Montgiscard)
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Ouverture saison 2025 : Début juillet
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Horaires (juillet et août) : Départs tous les jours de 10h00 à 18h30
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Horaires (septembre) : Week-ends de 14h00 à 17h30
Programmation de jour et de nuit : Des aventures pour toute la famille
De jour : Des parcours ludiques et interactifs
En journée, Pop Corn Labyrinthe propose une expérience immersive où l’amusement et l’esprit d’équipe sont au cœur des activités :
- Les jeux en bois géants, accessibles dès 4 ans, invitent les visiteurs à tester leur adresse, leur équilibre et leur stratégie. En résolvant des énigmes et en accumulant des points, les participants s’orientent vers la sortie du labyrinthe, tout en apprenant à coopérer et à s’amuser ensemble. C’est un moment de plaisir simple et de partage pour toute la famille ;
- Les jeux de piste, eux, amènent les visiteurs à résoudre des énigmes tout en testant leur sens de l’orientation. Conçus pour tous les âges, ces parcours se déclinent en deux niveaux de difficulté : un mode classique pour les enfants à partir de 7 ans, et un mode expert pour les ados et adultes. Ces aventures permettent de mêler réflexion, observation et collaboration, le tout dans un cadre naturel et vivant.
De nuit : Frissons et immersion totale
Une fois la nuit tombée, les labyrinthes se transforment en véritables terrains d’aventure nocturnes. L’ambiance change, et le rythme s’accélère avec des animations inédites qui plongent les participants dans des atmosphères intenses et mystérieuses :
- Les Défis entre Épis by Night permettent aux visiteurs de s’aventurer dans le labyrinthe en lampes frontales, offrant une expérience unique où le défi est de ne pas se perdre tout en explorant le champ sous un autre angle ;
- Les plus curieux peuvent se plonger dans la Corn Murder Party, une enquête criminelle à résoudre en 1h30. Armés de leur ingéniosité, les participants devront rassembler des indices pour découvrir le coupable dans cette aventure intellectuelle et immersive. Un défi pour les amateurs de mystères, accessible à partir de 10 ans ;
- Enfin, la Nuit de l’Horreur est de retour, une expérience immersive où les participants choisissent leur rôle entre Survivant ou Zombie. Le labyrinthe envahi par des créatures terrifiantes crée une atmosphère aussi excitante qu’effrayante, offrant une aventure à couper le souffle. Les amateurs de sensations fortes et de films d’horreur ne manqueront pas cette activité exclusive.
A propos de Pop Corn Labyrinthe
Pop Corn Labyrinthe est un concept de parc de loisirs éphémère créé en 2009. Chaque été, des labyrinthes géants sont aménagés au cœur de champs de maïs, transformant des parcelles agricoles en terrains de jeux temporaires. Le parcours s’étend sur environ 4 hectares, avec près de 5 kilomètres d’allées ponctuées d’énigmes, de jeux en bois et d’activités thématiques.
Le réseau compte aujourd’hui plus d’une trentaine de sites répartis sur l’ensemble du territoire français, notamment à Amiens, Angers, Angresse, Bordeaux, Brest, Caen, Lille, Lyon, Rennes, Rouen, Strasbourg, Soustons, Toulouse, Tours…
L’activité repose sur une logique respectueuse de la terre : une fois la saison terminée, le champ retrouve sa vocation agricole et le maïs est récolté sans modification du sol.
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