Le nouveau roman de Jean-Pierre Taurel : La leçon d’écriture

Plus d’un siècle après le début de la première guerre mondiale, il arrive encore que des récits, des manuscrits, des lettres, sortent de l’oubli pour nous rappeler combien cette période était dure mais aussi pour que nous nous souvenions que l’humain et la beauté des sentiments reprennent toujours le dessus.

La leçon d’écriture est un roman historique de Jean-Pierre Taurel ayant pour toile de fond l’époque 1914-1918 et l’après-guerre, vu à travers le prisme des sentiments et des lettres d’un soldat.

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1914-1934, de l’usurpation d’identité à l’amour épistolaire

Deux soldats, Jules Deffert et Gaston Guizot qui se lient d’amitié sur le front, se rendent compte qu’ils ont la même graphie et partagent les mêmes idées. L’un écrit à sa marraine de guerre, l’autre à sa femme et à son petit garçon. Les deux hommes décident pour s’amuser d’intervertir les destinataires.

Mais la guerre passe par là et le hasard destructeur fait son œuvre. Une bombe allemande explose à quelques mètres des deux compères. Gaston, gravement mutilé, ne peut plus s’exprimer, tandis que Jules est soigné et guérit. Un mois après l’attaque allemande, Jules Deffert continue à écrire ; il écrit à sa marraine de guerre mais aussi à Germaine, la femme de son ami Gaston.

Il termine toujours ses lettres par une formule affectueuse et les signe… Gaston Guizot.

Ainsi débute un amour de papier.

L’écriture, la guerre et les sentiments au cœur d’un même roman

Entre paysages bordelais et route stratégique, reliant Bar-le-Duc à Verdun, La leçon d’écriture nous ballotte entre le drame des combats et la chaleur des relations humaines; Ce roman, est à l’image de cette guerre, tragique, explosif et bourré d’humanité.

 —Et merde ! Pourquoi je me turlupine ? Finalement, ce ne sont pas mes affaires !
A peine avait-il sorti cette phrase qu’il la regretta. Lui Jules Deffert, était donc incapable d’aimer un tant soit peu les autres ? Et puis, après ce qui s’était passé dans cette chambre de l’hôpital de Chalons, qu’il le veuille ou non, ça devenait aussi son affaire.
Il réfléchit un moment, feuilleta machinalement les brouillons de son papier à lettre et tout à coup une feuille détachée tomba sur le parquet. C’était un mot destiné à Germaine que Guizot avait glissé dans sa poche en rigolant. Il se souvint même de sa réflexion.
—Tu as vu Jules, c’est pas croyable, celle-là c’est toi ou c’est moi qui l’a écrite ?
Il compara la feuille à un de ses propres brouillons, pas de doute, les graphismes étaient absolument identiques. Un moment amusé, il décida qu’il allait écrire à Germaine sans lui faire de peine.
Lui, tiendrait le crayon et celui qui écrirait, ce serait le fantôme de Gaston !

Mais cette correspondance n’est que le début d’une longue histoire, tant avec la femme de son ami qu’avec sa marraine de guerre. Dans un climat bien complexe, alors que les personnalités s’expriment avec force au travers des mots, à défaut de ne pouvoir le faire en vrai.

Ce sont les sentiments de tous les personnages qui sont mis à nus, les relations exposées, dévoilées, tant d’échanges qui plongent le lecteur dans un roman épistolaire hors du commun.

Quand le hasard et le talent entraînent la création littéraire

La naissance du roman La leçon d’écriture se situe dans le grenier de la vieille maison achetée il y a quelques années par Jean-Pierre Taurel. Il raconte :

C’était un matin d’été et je m’étais aventuré dans cet univers de poussière et de toiles d’araignées. Au milieu d’un bric-à-brac de meubles cassés et de caisses au contenu incertain, je trouvais une malle en bois que j’ouvris sans conviction. Au fond de ce meuble, étaient entassés des magazines féminins du début du siècle et au-dessous, attachées par une ficelle, deux piles de lettres et cartes postales, datées de la première guerre mondiale.

Pendant une heure, assis sur un tabouret, il lit, un peu gêné, ce courrier abandonné, celui de la fille de la maison avec son fiancé, mobilisé près de Verdun. Les phrases, les sentiments retenus et la profonde humanité de ces échanges l’émeuvent et, quelques jours plus tard, il traverse la place, pousse la grille du vieux cimetière et se promène dans les allées. Il ne met pas longtemps à découvrir une tombe couverte de mousse, sur laquelle deux photos émaillées lui dévoilent les visages de Germaine et de Jules Deffert, les auteurs des lettres du grenier.

Ce jour-là, il se promît de les faire vivre encore un peu.

Jean-Pierre Taurel, un écrivain curieux et passionné

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Médecin-rhumatologue en région parisienne, Jean-Pierre Taurel est né dans un petit village du Périgord, niché dans un vallon du sud-ouest de la France. Délivré d’une partie de ses obligations, il écrit le plus souvent dans son appartement perché en haut d’un immeuble, derrière la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Il précise :

J’ai exercé pendant plus de trente ans et, aujourd’hui, je peux me livrer à une passion que j’ai longtemps tenue secrète, l’écriture. J’écris pour intervenir dans des situations que je maîtrise et que je peux faire évoluer à ma guise. L’écriture, c’est réellement pour moi, une nouvelle vie.

Ses romans sont tous disponibles sur les plateformes numériques en version papier et numérique : Soleil noir à la Palmyre, Nous irons à Compostelle, La marque du Lynx, L’ombre du Guépard et La blonde au chant d’arômes.

La leçon d’écriture proposée ici et publiée par 5 sens Éditions, nous fait vivre au rythme de ses 270 pages un amour épistolaire, dans le milieu du négoce des vins de Bordeaux entre 1914 et 1924.

Pour en savoir plus

Site internet : http://www.liredrto.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/jeanpierre.taurel

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