Il est des romans qui ne se contentent pas de raconter une histoire, mais qui la font vaciller sous nos yeux, comme un reflet mouvant à la surface de l’eau.
Le miroir des autres, de Pascal-Henri Poiget, appartient à cette catégorie rare. En un peu plus de cent pages, il fait de l’incertitude un moteur dramatique, du doute une matière littéraire, et de la Loire le témoin silencieux des dérives de la conscience.
Sous un ciel d’Orléans noyé de pluie, une psychologue s’efforce de comprendre les rêves d’un patient qui semblent annoncer des faits réels. À mesure que les séances s’enchaînent, le rationnel s’effrite, la mémoire chancelle, et un manuscrit mystérieux s’écrit de lui-même. Entre eux, un mentor se tait, observant la confusion se propager comme une onde.
Une expérience mentale, où la fiction se retourne contre elle-même, questionnant la perception, la vérité et la frontière invisible entre ce que l’on croit et ce que l’on voit.
Publié aux Éditions AlterPublishing, Le miroir des autres s’inscrit dans la collection Meurtres à Orléans, tout en en bouleversant les codes : un trio de personnages, une écriture resserrée, une ville réelle qui devient décor et métaphore.
Le vertige du reflet : un thriller au bord du réel
Tout commence dans le silence gris d’Orléans, une ville rendue presque irréelle par la pluie qui ne cesse de tomber.
Marie Dunois, psychologue, pense mener une séance ordinaire. Son patient, Hadrien, évoque des rêves, précis, détaillés, presque palpables. Mais ces rêves correspondent à des faits réels, à des lieux exacts, à des gestes que seul un témoin aurait pu décrire.
Ce qui devait être une simple thérapie devient alors une descente dans l’inexplicable.
Peu à peu, tout se délite. Des dossiers disparaissent, des souvenirs changent, et un livre mystérieux, Le miroir des autres, semble s’écrire de lui-même.
Chaque page reflète un pan du réel, ou du mensonge.
Et dans cet entrelacs de songes et de vérités, la Loire devient témoin, presque confidente : un personnage à part entière, dont le flux trouble accompagne la dérive des consciences.
Le roman s’impose ainsi comme un thriller psychologique à l’écriture maîtrisée, où le suspense ne naît pas du crime mais de la perception. Que voyons nous vraiment ?
Dans cette tension constante entre observation et illusion, Pascal-Henri Poiget offre une expérience de lecture sensorielle et mentale à la fois.
Trois voix, une seule vérité : l’architecture du doute
Contrairement à son prédécesseur Le dernier de la liste (2023), qui multipliait les personnages et les points de vue autour d’un tueur en série, Le miroir des autres choisit la concentration et l’intimité.
Trois personnages seulement : Marie, Hadrien, Revel. Trois consciences en miroir. Trois perceptions d’un même drame qui se dérobe sans cesse.
Cette réduction du champ narratif donne au roman une tension dramatique plus resserrée, plus introspective.
Les dialogues deviennent des champs de bataille silencieux. Les gestes anodins, des indices. Chaque silence, une énigme.
Pascal-Henri Poiget maîtrise parfaitement cette mécanique du trouble, où l’identité, la mémoire et la culpabilité se confondent.
Et pourtant, dans cette économie de moyens, un fil ténu relie le livre à son aîné : une apparition discrète des Playmobil, clin d’œil à Le dernier de la liste. Ce détail, presque ludique, agit comme un pont narratif léger entre deux univers pourtant très différents.
Orléans, miroir d’une mémoire collective
L’un des traits distinctifs du travail de Pascal-Henri Poiget réside dans son ancrage géographique assumé.
Orléans n’est pas un simple décor. La ville devient une entité littéraire : ses ruelles, ses quais, ses reflets nocturnes sur la Loire incarnent la tension du récit. L’eau, élément récurrent, agit comme un métaphore du trouble psychique. Chaque reflet dans la rivière semble déformer la vérité ; chaque pluie sur les pavés réécrit la mémoire des lieux.
En inscrivant son intrigue dans ce cadre local précis, l’auteur offre aussi un hommage discret à la cité orléanaise : son histoire, sa lumière, ses mystères.
Ce choix n’est pas anecdotique : il inscrit la collection Meurtres à Orléans dans une logique de fiction territoriale, où le lieu devient porteur de sens, un espace narratif à part entière.
Ainsi, la Loire, quatrième personnage invisible, incarne la continuité entre les tomes : mouvante, insaisissable, mais toujours présente.
Le miroir comme symbole : une réflexion sur la perception
Au-delà du suspense, Le miroir des autres explore la thématique du double et du regard.
Le titre, polysémique, renvoie à la fois au miroir matériel, celui des reflets, et au miroir symbolique : celui que les autres tendent à chacun de nous.
Le roman interroge la manière dont nos perceptions peuvent être influencées, manipulées, reconstruites.
C’est moins une enquête qu’un laboratoire de conscience, où le lecteur devient lui-même observateur et acteur du doute.
Pascal-Henri Poiget ne cherche pas à livrer des réponses. Il construit des zones de clair-obscur, des espaces d’incertitude où la tension ne cesse jamais.
Ce qui fait la force du texte, c’est cette intranquillité constante, cette oscillation entre la clarté du style et l’opacité du sens.
Pascal-Henri Poiget : l’exactitude des mots, la densité du sens
Auteur franco-italien, Pascal-Henri Poiget conjugue l’exigence de la recherche et la sensibilité de la création.
Son parcours est à l’image de son œuvre : pluridisciplinaire, rigoureux et passionné.
Ancien élève du lycée Pothier d’Orléans en hypokhâgne, puis du lycée Janson-de-Sailly à Paris en khâgne, il détient une maîtrise en lettres classiques et une licence d’études appliquées de civilisation, complétées par des recherches doctorales en littérature française.
Formé ensuite à l’ESSEC Business School, il s’oriente vers les ressources humaines et le management, deux domaines qui nourrissent sa réflexion sur la complexité humaine.
Son œuvre, éclectique mais cohérente, explore les rapports entre fiction, mémoire et perception.
Chez lui, le style s’appuie sur une architecture intellectuelle précise : une écriture de l’analyse, mais aussi de l’émotion.
Ce double ancrage se retrouve dans la diversité de ses publications : du roman (Le jeu de Marienbad, Un amour de manipulateur) à l’essai (Debussy musicien des poètes, Chateaubriand fervent des femmes), du théâtre (Le songe de Jeanne d’Arc) à la poésie (Les détours des concours).
Une bibliographie reconnue et documentée
Pascal-Henri Poiget ne laisse rien au hasard.
Chaque ouvrage s’appuie sur un travail préparatoire minutieux, bibliographié et validé par des experts du domaine.
Cette exigence a valu à l’auteur plusieurs distinctions :
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Prix des mots, Festival Écrire ! 2024 à Rennes pour Je vous écris de… ;
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2ᵉ Prix du concours de pantouns Festiv’Harpes 2024 pour Le dernier tour de piste ;
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Contributions à la Revue Pantouns (n°33, 2024) ;
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Participation aux Cahiers Yves Navarre n°6 – Lieux de vie, territoires de l’écrit (Éditions H&O, 2024), avec un texte croisant Navarre et Proust.
Membre de la Société des Amis de Marcel Proust, des Amis de Pierre Benoit et des Amis d’Yves Navarre, il inscrit son travail dans une filiation littéraire où la profondeur introspective rencontre la précision du style.
À propos d’AlterPublishing
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Aujourd’hui, AlterPublishing représente une véritable alternative au circuit de l’édition traditionnelle. Ses ouvrages jouissent d’une belle visibilité sur les plateformes en ligne Amazon, Fnac, iBook, Amazon Kindle, Kobo Raluten et Nook.
Infos Pratiques
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Titre : Le miroir des autres
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Auteur : Pascal-Henri Poiget
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Genre : Thriller psychologique
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Collection : Meurtres à Orléans
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Éditeur : AlterPublishing
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Date de parution : 8 novembre 2025
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ISBN : 979-8993250830
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Nombre de pages : 138
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Impression : Noir et blanc
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