Un logiciel pour dépolluer les rejets atmosphériques industriels

La société Web’Air a développé un logiciel avancé de calcul et d’aide à la décision permettant aux sites industriels d’effectuer les meilleurs choix techniques pour le traitement des rejets atmosphériques et ainsi réaliser des économies.

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Prendre soin de l’environnement dans un contexte industriel morose

Il y aujourd’hui en France 52 000 installations industrielles et agricoles, classées et contrôlées par le Ministère de l’Environnement dont les missions visent « à prévenir et à réduire les dangers et les nuisances liés aux installations afin de protéger les personnes, l’environnement et la santé publique. »

A l’heure du déclin d’une bonne partie de l’industrie française et de la prise de conscience globale sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il est devenu essentiel pour les sites industriels de maîtriser au mieux leurs émissions et leur énergie tout en minimisant l’impact sur leur compétitivité.

Une réglementation de plus en plus stricte

La réduction des émissions de pollution atmosphérique constitue un enjeu majeur qui figure parmi les principaux objectifs de plusieurs protocoles internationaux. Les textes issus de ces conférences mondiales sur le climat (la première ayant eu lieu à Genève en 1979 et la dernière : la COP21 à Paris en 2016) ont été ensuite traduits dans les réglementations européennes et nationales.

La France a été un précurseur dans la lutte contre la pollution, devançant même dans les années 90, les objectifs sur la réduction des COV ciblés dans ces accords.

graph1Émissions des gaz à effet de serre (source : CITEPA – dossier de presse de juin 2016)

graph2Évolution des émissions des gaz à effet de serre 1990-2014 (hors biomasse) – émissions en mt CO2e (source : CITEPA – dossier de presse de juin 2016)

 

Réduction des émissions : toute l’industrie concernée

Si, au début des années 90, seuls les plus gros pollueurs étaient réellement inquiétés, aujourd’hui, l’État via son organe de contrôle préfectoral (la DREAL), vise tous les sites émissaires, du petit atelier de soudure, aux plus grands groupes pharmaceutiques ou pétrochimiques.

Le coût engendré par l’obligation de mise en conformité est parfois très élevé et peut dissuader les plus grosses entreprises d’arrêter leur activité ou de délocaliser tout ou partie de celle-ci vers des pays où la réglementation est moins contraignante.

Il n’existe pas de solution universelle

Malgré le nombre limité de procédés de traitement des effluents gazeux (6 techniques principales pour le traitement des COV), chaque problématique est particulière et il convient d’étudier chaque cas afin de mettre en place une solution adaptée qui limite les coûts d’investissement et d’exploitation tout en s’adaptant aux particularités de la production. Un mauvais choix peut avoir des conséquences catastrophiques en termes financiers.

Par ailleurs, il est également parfois recherché la récupération des produits issus du traitement pour un recyclage en interne du déchet alors valorisé. Ces systèmes dit « récupératifs » peuvent générer des bénéfices sur l’opération de dépollution.

Enfin, la technique de traitement des polluants peut engendrer une importante récupération d’énergie, minimisant ainsi les dépenses en gaz et électricité.

La réponse de WEB’AIR : le choix assisté par ordinateur

Dans ce contexte, WEB’AIR, entreprise spécialisée dans le traitement des rejets atmosphériques industriels et particulièrement des Composés Organiques Volatils (COV), depuis 2002, vient de mettre sur le marché un logiciel d’aide à la décision. Il permet de déterminer la ou les meilleures solutions à mettre en place, les coûts d’installation et de maintenance ainsi que les possibilités de récupération énergétique et de valorisation des déchets, en fonction de chaque situation.

Concrètement, le client communique les données techniques de ses rejets (débits, températures, produits à traiter…) qui sont intégrées dans le logiciel qui à son tour indique le matériel de filtration à mettre en place, son dimensionnement, les précautions de sécurité à prendre, les consommations énergétiques, la production de déchet secondaire, entre autres résultats.

Au total, ce sont plus de 250 produits classés comme dangereux pour l’homme ou l’environnement qui sont répertoriés dans la base de données. Parmi les molécules étudiées, on retrouve des produits familiers (éthanol, chloroforme, butane, perchloroéthylène…) mais également des produits aux noms plus exotiques tel que le dichlorodiphenyltrichloroethane.

Chaque produit comprend environ 50 informations physico-chimiques permettant de produire les résultats des calculs mais aussi de donner des indications sur la réglementation sanitaire et environnementale, ou encore sur son aspect explosif.

graph3Capture d’écran : Une fiche produit synthétique (chloroforme) parmi les 250 de la base de données

graph4Capture d’écran : Aperçu de la page de dimensionnement – choix de la solution

 

Damien WEBER, directeur de l’entreprise :

“Le développement de ce programme nous a pris environ 12 mois, répartis sur 3 ans ; date à laquelle j’ai pris la fonction de gérant, succédant à mon père. La puissance de calcul et la somme très importante de données que nous avons collectée, couplées à notre expérience de terrain, nous permettent de proposer aux industriels des études avancées et aux coûts réduits. Pour ce faire, nous nous sommes basés principalement sur la « mine d’or » documentaire accumulée au fil des quelques 30 années de travaux, comprenant plusieurs thèses dirigées par mon père avec qui je travaille toujours.

On constate depuis quelques mois, un engouement réel pour cette prestation qui a pour objectif de sécuriser les choix des industriels, tout en privilégiant les valorisations (déchets, énergie). Aujourd’hui les entreprises sont très attentives aux moindres dépenses et à l’affut de toutes les économies possibles. Les investissements doivent désormais être solidement justifiés.

Par ailleurs, les questions énergétiques sont dorénavant au centre des préoccupations du Ministère de l’Environnement. Cela se confirme notamment via les financements accordés par l’ADEME autour de ces sujets.

C’est pourquoi en 2016, 4 entreprises sur 5 qui nous consultent nous confient ces travaux de pré-étude avant de se lancer dans la recherche et le choix souvent complexe des fournisseurs de matériel de filtration industriel. En d’autres termes, on offre des réponses simples à des problèmes complexes et des garanties de résultats consolidées par nos calculs et notre expérience. Quand cela est nécessaire, nous proposons également des essais pilotes industriels.

Ce développement marque un tournant dans l’entreprise. Nous espérons d’ailleurs recruter courant 2017 deux nouveaux collaborateurs.”

Damien WEBER a eu son premier contact avec WEB’AIR en 2005 lors d’un stage de 12 semaines sur un projet de recyclage in situ de filtres à charbon actif.

Suite à l’obtention d’un diplôme d’ingénieur en conception mécanique, il passe 3 ans dans un bureau d’études parisien multidisciplinaires. Après ses diverses expériences et de nombreux voyages d’affaires à l’étranger (Chine, Australie, Europe, Maghreb), il intègre et prend la direction de WEB’AIR en 2012, petite entreprise familiale alors axée sur la R&D dans le domaine de la dépollution de l’air pour l’industrie et l’agro-industrie.

L’entreprise qu’il qualifie de « start-up expérimentée » (150k€ de CA, 3 collaborateurs) se tourne aujourd’hui vers l’opérationnel : études, installations, réalisations. Actuellement plusieurs projets d’innovation autour de la problématique de la dépollution de l’air sont à l’étude, en attente de financements internes ou externes.

Pour en savoir plus

Financement de projet de transition énergétique et écologique – ADEME (juillet 2016)

www.ademe.fr/entreprises-monde-agricole/financer-projet/aides-ademe

Rapport SECTEN sur les émissions atmosphériques (juin 2016)

www.citepa.org/fr/activites/inventaires-des-emissions/secten

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